À L'INITIATIVE de l'association DMLA, de la SFO (Société française d'ophtalmologie) et du SNFO (Syndicat national d'ophtalmologie), la première édition (2007) de cette campagne nationale avait drainé 9 800 visiteurs et permis de réaliser 3 437 rétinographies (ou fond d'oeil). Reconduite cette année, l'opération passera, à raison de deux jours par étape, par Créteil, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Montpellier, Brest, Rouen et Paris. À la différence de certaines affections de la vue plus largement vulgarisées, telle la cataracte, la DMLA souffre d'une méconnaissance de la part du grand public : «Seulement 3% de la population associe le terme DMLA à un problème de vision», explique le Pr Éric Souied, président de l'association DMLA. L'enjeu est pourtant de taille. La DMLA représente la «première cause de cécité légale (acuité visuelle de 1/20) et de malvoyance chez les plus de 50ans dans les pays industrialisés».
La maladie peut apparaître à partir de 50 ans. La forme dite exsudative ou néo-vasculaire progresse plus rapidement que la forme sèche ou atrophique et se caractérise par le développement de vaisseaux sanguins anormaux. La vision périphérique est indemne, alors que la vision fine est altérée. La reconnaissance de détails, la lecture, la conduite automobile sont autant de tâches rendues difficiles, voire impossibles. «Dix pour cent des personnes de 60ans sont touchées, 35% des 75ans et 50% des 85ans», estime le Pr Souied.
Voir le visage de ses proches.
Les symptômes de l'apparition de DMLA telles la baisse de l'acuité visuelle, la nécessité d'un meilleur éclairage pour lire, une vision déformée ou gondolée ou l'apparition d'une tache centrale (le scotome) sont autant de signes d'alerte qui «doivent conduire au plus tôt à une consulation». Si pour l'heure, il n'existe pas de traitement de la forme atrophique de la maladie, plusieurs traitements curatifs sont utilisés pour la forme néo-vasculaire. Il permet dans 95 % des cas de stabiliser la maladie et donc de stopper la perte d'acuité visuelle. Et, dans une moindre proportion, il peut même y avoir une récupération de l'acuité visuelle perdue.
«C'est déjà merveilleux pour les patients », souligne le Pr Gisèle Soubrane, secrétaire générale de la SFO, qui, à l'instar de son confrère Jean-Luc Seegmuller, président du SNOF, insiste sur la «nécessité de réintégrer la santé de la vue dans la santé publique», et sur le fait «qu'en France, il n'est pas admissible qu'une personne âgée ne distingue plus le visage de ses proches» quand des outils de prévention, de diagnostic et de traitement sont à la disposition des médecins ophtalmologistes.
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