Malgré l'inquiétude des chercheurs

L'INSERM se mue en huit instituts

Publié le 31/03/2008
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DEUX MANIFESTATIONS de chercheurs se sont tenues à Paris, la semaine dernière, devant les sièges du CNRS (recherche scientifique) et de l'INSERM (recherche médicale), pour s'opposer à leur «découpage», au moment où se rassemblaient les conseils d'administration des deux organismes.

Le directeur général de l'INSERM, André Syrota, a présenté une nouvelle organisation «s'inscrivant dans une coordination de la recherche biomédicale française». Les opérateurs institutionnels intervenant dans ce champ de la recherche sont très nombreux, rappelle-t-il : l'INSERM en premier lieu, mais également le CNRS, l'institut Pasteur, l'institut Curie et, pour des aspects plus spécifiques, le CEA (nucléaire), l'INRA (recherche agronomique), l'IRD (développement) ou le CIRAD (coopération en recherche agronomique pour le développement), les universités, les hôpitaux et les centres hospitaliers universitaires. Sans compter les agences de financement de projets : l'Agence nationale de la recherche (ANR), l'Institut national du cancer (INCa), l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS).

Le but du nouveau schéma d'organisation, souhaité par les ministres de la Recherche et de la Santé, Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot, est d'apporter une «clarification du paysage de la recherche biomédicale française, afin d'atteindre une meilleure efficacité du dispositif et une meilleure lisibilité» aux niveaux national et international.

Le projet d'André Syrota, approuvé par le conseil d'administration, consiste à structurer l'institut autour de huit grands axes thématiques, auxquels correspondent autant d'instituts :

– neurosciences, neurologie, psychiatrie ;

– génétique et développement ;

– cancer ;

– maladies infectieuses ;

– circulation, métabolisme, nutrition ;

– immunologie, hématologie, pneumologie ;

– santé publique ;

– technologies pour la santé.

Mieux répondre aux priorités.

Face à l'inquiétude des chercheurs, qui craignent que ce «découpage» n'affaiblisse la recherche fondamentale, André Syrota se veut rassurant. Selon lui, la mise en place d'une coordination entre les différents organismes doit permettre de soutenir, «de manière cohérente», le développement de la recherche dans les hôpitaux et le développement de stratégies de recherche plus autonomes par les universités. «L'objectif est d'être en mesure de mieux répondre aux grandes priorités de santé publique et de renforcer les transferts vers la recherche clinique en s'appuyant dans tous les domaines sur une recherche fondamentale basée sur l'excellence.» Les huit instituts thématiques, opérationnels dans le courant du mois d'avril, proposeront «une stratégie globale et cohérente de développement des recherches dans les disciplines relevant de leur compétence». Ils devraient permettre une interaction plus étroite avec le conseil scientifique et les commissions scientifiques de l'INSERM. Les instituts vont également renforcer «les capacités scientifiques, stratégiques et opérationnelles de la direction générale, en soutenant son rôle de coordination nationale».

> STÉPHANIE HASENDAHL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8343