LA LEISHMANIOSE est, selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), l'une des maladies tropicales les plus négligées alors que le nombre de personnes atteintes dans le monde dépasse actuellement 12 millions et que 2 millions de nouveaux cas sont signalés chaque année. La maladie sévit dans 88 pays dans le monde, constituant une menace pour 350 millions de personnes. A la faveur des changements climatiques, la zone de prévalence de la maladie tend à se déplacer vers le nord. Les spécialistes du climat du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) estiment que les températures moyennes vont augmenter de 1,8 à 3,4 degrés au cours du siècle et les conséquences sur la propagation des maladies humaines dans les zones jusqu'ici épargnées semblent inévitables.
Maladie parasitaire, la leishmaniose est transmise par un petit moustique, le phlébotome, présent dans les zones rurales ou dans les aires boisées urbaines et périurbaines, et est endémique autour du bassin méditerranéen : Afrique du Nord, sud de l'Europe (Italie, Espagne, Portugal, Grèce et sud de la France). En France, les deux foyers traditionnels de leishmaniose, en Languedoc-Roussillon et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, tendent aujourd'hui à ne former qu'un unique grand foyer formé par le triangle Andorre-Nice-Lyon. Une intensification de la maladie est observée dans la Drôme, l'Ardèche, dans la Lozère et l'Aveyron. La Haute-Vienne et la ville de Limoges sont également touchées.
Plusieurs formes.
Chez l'homme, plusieurs formes de la maladie peuvent être observées. La leishmaniose cutanée localisée, souvent bénigne et spontanément résolutive, mais qui peut laisser des cicatrices défigurantes sur le corps et le visage. La leishmaniose cutanée diffuse est une forme grave qui peut s'étendre à tout le corps et dont le traitement est difficile. La leishmaniose cutanéo-muqueuse est l'autre forme grave de la parasitose, qui atteint la muqueuse nasale, provoque une disparition progressive de la cloison nasale jusqu'à atteindre la muqueuse buccale (destruction des lèvres, du palais, du larynx). La leishmaniose viscérale reste la forme la plus grave, mortelle dans la quasi-totalité des cas si elle n'est pas traitée. Ces formes graves n'ont pas encore été détectées en Europe.
Les chiens constituent un réservoir pour le parasite, susceptible de contaminer les autres chiens mais aussi l'homme. Le phlébotome disparaissant l'hiver, c'est par l'intermédiaire du chien que la leishmaniose peut réapparaître chaque année avec les beaux jours. La période d'incubation est très variable chez le chien. Elle peut durer des années, durant lesquelles le chien peut à tout moment développer la maladie.
Les mois à risque.
En l'absence de vaccin, le seul moyen disponible pour lutter contre la maladie chez le chien reste l'usage, pendant les mois à risque (de mars à octobre), d'un insecticide qui empêche les piqûres de phlébotome. Selon l'OMS, l'utilisation de colliers imprégnés de deltaméthrine chez le chien est une stratégie importante pour contrôler la transmission. Le collier Scalibor, mis au point par les Laboratoires Intervet appartenant au groupe Schering-Plough, protège le chien grâce à la deltaméthrine dont il est imprégné et qui diffuse sur l'ensemble de la surface corporelle de l'animal. Une campagne de sensibilisation, Scalitour 2008, va être lancée dans les régions le plus gravement touchées, entre le 15 et le 26 avril, afin de sensibiliser les propriétaires de chiens. Un bus sillonnera la région et, tout au long des 11 étapes prévues : Nice, Cagnes-sur-Mer, Toulon, Draguignan, Aix-en-Provence, Marseille, Nîmes, Montpellier, Avignon, Béziers et Perpignan, une information sera délivrée par un spécialiste sur les risques de la maladie et les moyens de s'en protéger. Les sites internet www.scalibor.fr et www.lasantedemonchien offrent également des espaces d'information et de sensibilisation.
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