La première donnée globale de l'étude ENNS concerne les apports énergétiques sans alcool (AESA), estimés en moyenne à 1 953 kcal/jour chez les adultes (2 257 chez les hommes et 1 649 chez les femmes) et sur les apports énergétiques avec alcool, estimés à 2 377 kcal/jour chez les hommes et 1 683 kcal/jour chez les femmes. Chez les enfants, l'AESA est en moyenne de 1 759 kcal/jour chez les garçons et de 1 614 kcal/jour chez les filles.
Fruits et légumes
La consommation de fruits et légumes (frais, en conserve ou surgelés, y compris en jus de fruits à 100 %, soupes et jus de légumes, mais hors pommes de terre) est en adéquation avec l'indicateur d'objectif du PNNS (plus de 3,5 portions, soit 280 g par jour) chez 65 % des adultes et en adéquation avec le repère de consommation du PNNS (au mois 5 portions, soit 400 g/jour) chez 42,8 % des adultes. Les consommations sont en moyenne moindres chez les hommes, la différence entre les sexes s'estompant toutefois avec l'âge. Globalement, un peu plus du tiers des adultes consomment moins de 3,5 portions de fruits et légumes par jour, ce qui est considéré comme très insuffisant au regard des recommandations.
Près de 42 % des enfants prennent au moins 3,5 portions de fruits et légumes par jour et 20 % au moins 5, sans que la consommation ne soit influencée par l'âge ou le sexe. L'analyse précise des données montre que 44 % des enfants sont de petits consommateurs de fruits (moins de 1,5 portion par jour), tandis que 78,9 % sont de petits consommateurs de légumes (moins de 2 portions par jour).
Calcium, fréquemment en dessous des ANC
Chez les adultes, les apports alimentaires en calcium sont en moyenne estimés à 89,3 % des apports nutritionnels conseillés (ANC). Au total, 57,5 % des hommes et 76,9 % des femmes ont des apports inférieurs aux ANC, ces pourcentages étant les plus élevés chez les sujets âgés de 55 à 74 ans. Le repère de consommation du PNNS pour les produits laitiers, principale source d'apport alimentaire en calcium, fixé à 3 ou 4 portions par jour selon l'âge, n'est atteint que par 29 % des adultes ; 22,3 % des hommes et 28,4 % des femmes, avec moins de 1,5 portion par jour, sont considérés comme de très petits consommateurs. Toutefois, la consommation de produits laitiers augmente avec l'âge.
Chez les 3-17 ans, les apports en calcium sont en moyenne de 83,3 % des ANC : 66,4 % des garçons et 76 % des filles ont des apports inférieurs aux ANC pour leur âge.
Quant à la consommation de produits laitiers, elle est en adéquation avec le repère du PNNS chez seulement 45,2 % des garçons et 40,2 % des filles en moyenne.
Dans la tranche d'âge 15-17 ans, plus de 70 % des filles ont une consommation inférieure à 3 ou 4 produits laitiers par jour.
Trop de glucides simples
En termes de consommation de glucides, les moyennes à atteindre sont, en pourcentage de l'AESA, d'au moins 50 % pour les glucides totaux, d'au moins 27,5 % pour les glucides complexes et de moins de 12,5 % pour les glucides simples. L'apport en fibres devrait être supérieur à 25 g/jour. L'étude montre que environ un quart des adultes atteignent l'indicateur d'objectif pour les apports en glucides totaux, quel que soit l'âge et le sexe. L'apport en glucides complexes est conforme au repère chez un tiers des hommes et chez 23 % des femmes. Les apports en glucides simples sont supérieurs au repère du PNNS chez près des trois quarts des adultes. La consommation de fibres, qui augmente avec l'âge, est supérieure à 25 g/jour chez seulement 15 % des hommes et 7 % des femmes.
Celle de féculents (pain, céréales, pommes de terre et légumes secs) est conforme à l'objectif préconisé (à chaque repas selon l'appétit) chez 60 % des hommes et 38 % des femmes.
De leur côté, 40 % des enfants ont des apports en glucides totaux supérieurs à 50 % de l'AESA et 20 % atteignent les objectifs pour les glucides complexes. Chez plus de la moitié des enfants, la consommation de glucides simples est au-dessus du repère. Les apports moyens en fibres sont estimés à 12,3 g/jour en moyenne. Un tiers des enfants ont une consommation en féculents conforme au repère.
Lipides, pas si mal
Pour les lipides, les indicateurs d'objectifs retenus sont un apport en lipides totaux inférieur à 35 % des ASEA, les acides gras saturés représentant moins de 35 % des lipides totaux. Les matières grasses ajoutées (MGA) ne doivent pas dépasser 16 % des AESA, le rapport moyen MGA végétales/MGA animales devant être supérieur à 50 %. Un peu plus du tiers des adultes, hommes et femmes, ont un apport en lipides totaux conforme à ces repères. La part des acides gras saturés dans cet apport est en moyenne de 38 %. Les consommations de matières grasses ajoutées sont globalement conformes à l'objectif.
Chez les enfants, et de façon comparable quel que soit l'âge et le sexe, les apports en lipides totaux sont conformes au repère dans un peu plus d'un tiers des cas ; les apports en AGS sont inférieurs à 35 % des lipides totaux chez un quart des enfants. La consommation de matières grasses ajoutées est, comme chez les adultes, globalement conforme à l'objectif.
Pas assez d'eau
Un peu plus de la moitité des adultes et 47 % des enfants consomment des aliments du groupe « viandes, volailles, produits de la pêche, oeufs » une à deux fois par jour, conformément au repère du PNNS.
Les apports en sel sont estimés à 8,5 g/jour chez les adultes et à 6,9 g/jour chez les enfants, le seuil du PNNS étant fixé à 8 g/jour.
Chez les consommateurs d'alcool, 87 % des hommes et 72 % des femmes, les apports sont conformes à l'objectif dans respectivement 77 % et 91 % des cas.
La consommation d'eau est insuffisante chez 19 % des adultes et chez 75 % des enfants.
L'état nutritionnel
Parmi les nombreux paramètres pris en compte pour évaluer l'état nutritionnel, la mesure de l'indice de masse corporelle a mis en évidence une prévalence de l'obésité de 16,9 % chez les adultes, 32,4 % étant en surpoids.
Chez les enfants, la prévalence de l'obésité est de 3,5 %, et celle du surpoids de 14,3 %.
Le taux moyen de LDL-cholestérol est de 3,29 mmol/l sur l'ensemble de la population adulte, et de 3,1 mmol/l en excluant les sujets traités par hypolipémiants.
L'évaluation du statut vitaminique D montre que la déficience sévère est quasi inexistante ; une déficience modérée est retrouvée chez 4,4 % des sujets, tandis qu'un tiers des adultes sont exposés à un risque de déficit.
Les réserves en fer sont faibles chez un quart des femmes en âge de procréer, 13 % présentant une déplétion totale de leurs réserves en fer. Un risque de déficit en folates est observé chez 7 % des femmes en âge de procréer.
La prévalence de l'hypertension artérielle est de 31 % et celle des dyslipidémies de 43,9 %. Enfin, 4,7 % des 18-74 ans ont une hyperglycémie à jeun ou un traitement antidiabétique. n
Activité physique et sédentarité
Les deux tiers des adultes pratiquent quotidiennement une activité physique au moins modérée de 30 minutes.
Un tiers des enfants de 3 à 10 ans pratiquent chaque jour à l'école des jeux de plein air. Parmi les adolescents de 11 à 14 ans, 39 % ont une activité physique, au moins modérée, de 30 minutes par jour, proportion qui s'élève à 71 % chez les 15-17 ans.
Plus de la moitié des adultes déclarent passer plus de trois heures par jour devant un écran de télévision ou d'ordinateur.
Et, en moyenne, les enfants de 3 à 17 ans passent plus de 3 heures par jour devant un écran, ce temps augmentant avec l'âge.
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