LA JNA, C'EST à la fois une journée (la Journée nationale de l'audition) et une association*, qui oeuvre pour l'information et la prévention dans ce domaine. En annonçant sa onzième édition, qui aura lieu cette année le 13 mars, la JNA rend publics aujourd'hui les résultats d'une enquête commandée à IPSOS autour du bruit au travail, le thème central de la journée 2008. L'étude s'est déroulée en trois vagues, en novembre et décembre 2007 auprès de 1 613 personnes ayant une activité professionnelle. Il en ressort qu'une personne active sur deux est touchée par le bruit au travail. En majorité, les personnes interrogées se disent régulièrement gênées par un niveau sonore trop élevé dans leur environnement professionnel : 17 % «très fréquemment», 14 % «souvent» et 20% «parfois».
La nuisance sonore dépend évidemment du secteur d'activité. Les personnes qui travaillent dans l'industrie ou la construction sont les premières touchées par le bruit au travail (68 % de ces secteurs se déclarent «fréquemment ou souvent» gênés, 40 % «très fréquemment»).
Les ouvriers et agriculteurs sont les plus concernés. Et donc, suite logique, les bruits d'origine mécanique sont les plus répandus, à 58 % (machines, outils, matériel lourd ou outillage, imprimante), qui gênent 84 % des travailleurs de l'industrie du bâtiment. Les voix, le téléphone et la musique dérangent 58 % de ceux qui travaillent dans les commerces et administrations. On a aussi demandé aux travailleurs si le bruit est d'abord occasionné par eux-mêmes ou par les autres. Pour 59 %, c'est l' «ambiance sonore» qui est trop élevée. Vient ensuite le travail des autres (25 %), puis son propre travail (22 %).
Le bruit envahit tous les lieux de travail. Le plus fréquemment, les ateliers et les garages (27 %) et les chantiers (16 %), mais aussi les bureaux (20 %), les gares et aéroports (6 %), les cafés, bars, restaurants (pour 3 %), les établissements scolaires (3 % également) et même les laboratoires (1 %).
Protections auditives.
Plus grave : près de la moitié (47 %) des actifs gênés par le bruit estiment que cette nuisance sonore a un impact direct sur leur santé. Cela se traduit dans 58 % des cas par une modification de comportement (stress, agressivité, manque de patience…), dans 36 % des cas par une dégradation de l'audition (sifflements, bourdonnements…) et dans 29 % par des répercussions sur l'état de santé en général (maux de tête, troubles du sommeil, angoisses…).
La JNA pose alors la question de la prise en charge de ces nuisances sonores avec, là encore, «une gestion adaptée à chaque secteur d'activité». Ainsi, alors que l'usage de protections auditives est généralisé dans l'industrie du BTP (72 %), il paraît «peu réaliste», indique la JNA, dans les autres branches. Parmi ceux qui sont gênés par le bruit, 39 % peuvent disposer de protections, 49 % n'en souhaitent pas car cela les gênerait pour communiquer avec les autres et 12 % disent que ce n'est pas prévu mais que cela pourrait être envisageable.
Les enquêteurs ont enfin voulu savoir si le dépistage auditif est répandu. Il a été proposé à la majorité des actifs dans le BTP (62 %), mais les secteurs du commerce et de l'administration sont plus en retrait (respectivement 20 et 25 % d'accès à un dépistage).
La majorité des travailleurs interrogés considèrent cependant qu'il est possible de réduire le bruit à sa source (51 %). Un actif sur cinq a par ailleurs déjà eu l'occasion de se plaindre de la gêne subie. Mais l'information sur le bruit au travail reste à améliorer. Le niveau d'information perçu est «relativement partiel», estime la JNA : seulement 59 % se disent suffisamment au courant du problème (davantage dans l'industrie du bâtiment, avec 68 %). Et à l'exception de ce secteur, les séances d'information-sensibilisation sur le bruit au travail restent encore anecdotiques.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature