Les laits infantiles progressent
Côté amélioration, le choix des laits. Comme le préconisent les pédiatres, les enfants en bas âge reçoivent désormais des laits infantiles plus longtemps. Le nombre d'enfants de moins de 30 mois recevant précocement du lait de vache diminue ; mais après 19 mois, la consommation de lait de vache redevient fréquente et, entre 2 ans et demi et 3 ans, elle est très majoritaire (87 %). La progression du lait 2e âge jusqu'à 1 an et celle du lait de croissance après 1 an permet de lutter contre la déficience en fer et de limiter l'excès de protéines. En effet, ces laits infantiles répondent parfaitement aux besoins nutritionnels des plus petits car ils sont enrichis en fer (de 15 à 25 fois plus que le lait de vache) et en acides gras essentiels. Il est nécessaire d'inciter les mères à maintenir un apport de 500 ml par jour de lait de croissance jusqu'à 3 ans.
Autre point positif, l'âge de la diversification a reculé ; mais il aura fallu attendre seize ans pour obtenir ce résultat : en 1981, la diversification débutait à 3 mois, en 1997, à 4 mois, et en 2005, à 5 mois (dans 78 % des cas). Les légumes, les fruits et les céréales pour bébé sont les premiers aliments présentés à l'enfant : les légumes (en soupe ou en purée) à 5,2 mois, les fruits (écrasés ou en compote) à 4,9 mois et les céréales infantiles (bouillie) à 4,5 mois.
Des erreurs à corriger
Mais il subsiste quelques points noirs : par exemple, l'introduction d'aliments « adultes » reste trop précoce. Vers 13-18 mois, les enfants mangent déjà la même chose que leurs parents : 85 % des 19-24 mois mangent régulièrement comme eux, 80 % des enfants de plus de 2 ans consomment des frites, 34 % des 13-18 mois consomment de la charcuterie. Pourtant, il est essentiel que le jeune enfant ne mange pas « comme un grand », ses besoins étant encore ceux d'un « petit »… Ce passage trop rapide à l'alimentation des grands risque de générer une déficience en vitamines et en minéraux, un excès de protéines, de sel et de lipides ; il peut être responsable de troubles digestifs ou d'allergies.
Autre motif d'inquiétude, l'hygiène de vie des tout-petits qui sont bien souvent inappropriés, notamment en ce qui concerne la télévision et l'activité physique. En effet, l'étude révèle une surconsommation de la télévision chez les plus de 1 an : 79 % d'entre eux la regardent régulièrement ; près de la moitié le font une à deux heures par jour. Quant à l'activité physique du nourrisson et du très jeune enfant, elle est largement insuffisante : un enfant de 2 ans sur deux se déplace encore en poussette et seulement 5 % des enfants de plus de 1 an pratiquent une activité physique (marcher, courir, nager, jouer sur un terrain de jeu, faire de la gymnastique…). Dès sa naissance, l'activité préférée du bébé est de manger, non seulement parce qu'il en a besoin, mais aussi parce que cela constitue un tendre moment d'échange avec les parents. Mais il faudrait aussi qu'ils bougent ensemble. n
Conférence de presse organisée par le Syndicat français des aliments de l'enfance (SFAE), à laquelle participaient les Drs M.-F. Le Heuzey (hôpital Robert-Debré, Paris), C. Romain (Paris) et B. Lelièvre (responsable réglementation-nutrition, SFAE).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature