Fonds de placement

Le tracker, produit sans (mauvaises) surprises

Publié le 23/10/2007
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Les Exchanges Traded Fund (ETF), plus connus en France sous le nom de trackers, ne sont apparus sur le marché boursier parisien qu'en 2001. Ils demeurent donc un placement encore mal connu de la majorité des épargnants, alors que ses utilisateurs ne cessent d'en vanter les qualités.

Reproduction d'un indice boursier.

En fait, un tracker est un Fonds commun de placement indiciel. Il a été bâti pour répliquer scrupuleusement l'évolution d'un indice boursier. A chaque tracker donc, son indice boursier de référence ; ce qui permet à l'épargnant souhaitant investir dans ce support d'avoir un choix très large à sa disposition.

Les premiers trackers répliquaient les principaux indices des marchés des actions : le CAC 40 pour les actions françaises, le DJ STOXX 50 pour les actions européennes, le Dow Jones ou le Nasdaaq pour les actions américaines, etc. Ainsi, vous pouviez investir par le biais d'un seul tracker dans toutes les sociétés du CAC 40 avec un portefeuille reprenant scrupuleusement la pondération des quarante sociétés dans l'indice.

Aujourd'hui, le nombre des indices à la base de trackers a considérablement augmenté. On peut désormais investir dans des paniers d'actions sectoriels (construction, immobilier, banques…) ou dans les bourses d'un région (Europe de l'Est, Asie-Pacifique…), voire même dans un indice des sociétés éthiques. Le choix est large. La preuve ? Alors que seulement 53 trackers étaient cotés sur Euronext Paris en janvier 2005, leur nombre atteint aujourd'hui le chiffre de 193, représentant un encours de 50 milliards d'euros.

Quatre compartiments.

Cet intérêt croissant des investisseurs pour les trackers a obligé Euronext à mettre en place une nouvelle classification du segment NextTrack, son segment dédié aux trackers et aux ETF actifs, qui est désormais composé de quatre compartiments :

– les trackers sur indices de marché, qui regroupent les trackers basés sur indices actions nationaux (CAC 40, AEX, BEL 20, Topix, etc.), sur indices actions zones géographiques (Amérique du Nord, zone euro…) et indices actions pays émergents (Chine, Brésil…) ; les trackers sur indices actions sectoriels (énergie, industrie…) et les trackers sur indices obligataires (emprunts d'Etat, obligations corporate…) ;

– les trackers sur indices de matières premières, qui regroupent les produits répliquant des paniers de matières premières (produits agricoles, métaux ferreux, métaux précieux, énergie) dont la valeur est indexée sur les prix de contrats à terme ;

– les trackers sur indices de stratégie, qui réunissent les trackers basés sur des indices intégrant des stratégies d'investissement : les indices de style (petites, moyennes capitalisations, valeurs de croissance, de rendement, sélection de dividendes…), les indices avec un effet de levier ou bien une stratégie optionnelle, mais aussi les indices basés sur des critères d'analyse fondamentale ;

– enfin, les ETF actifs, qui sont des fonds basés sur des indices et qui intègrent une offre structurée : effet de levier, protection de capital ou performance inverse de l'indice.

Il convient de préciser qu'il s'agit de nouveaux produits (apparition en 2005) qui ne suivent plus aussi scrupuleusement que les autres catégories de trackers la composition de l'indice auquel ils se réfèrent. Leur portefeuille est enrichi de produits dérivés, ce peut s'avérer être un inconvénient (produit plus sensible) comme un avantage quand notamment cela permet de garantir le capital investi au départ.

Des avantages certains…

Puisqu'un tracker est un fonds commun de placement (FCP), il est normal de le comparer aux autres produits du même type, FCP classique ou SICAV. Premier avantage par rapport à ces produits : il est plus liquide car coté en continu sur le Nexttrack qui est un des marchés réglementés de la Bourse de Paris. Un tracker s'achète et se vend donc aussi facilement qu'une action, ce qui n'est pas le cas d'une part de FCP ou d'une action de SICAV, pour lesquelles des heures et des jours de cotation sont à respecter.

En outre, il bénéficie des mêmes frais qu'une action (donc bien inférieurs à ceux prélevés sur les achats et ventes d'OPCVM (SICAV ou FCP) et de la même fiscalité.

Autre avantage, contrairement aux certificats indexés, les trackers n'ont pas d'échéance : il est possible de les conserver aussi bien quelques jours que quelques années. Ils peuvent même devenir ce que l'on appelle une valeur de fonds de portefeuille.

Enfin, on peut mettre des trackers dans un PEA et il est également possible de les acheter ou les vendre en SRD (service de règlement différé). Ce service remplace l'ancien règlement mensuel et permet de les utiliser d'une façon un peu plus dynamique (achat puis revente avant la prochaine liquidation).

…mais un produit boursier.

Pas de mauvaise surprise avec un tracker « ordinaire » : il réplique exactement l'indice choisi. Pour autant, cela ne signifie pas qu'un tracker ne sait que monter : si l'indice baisse, le tracker baisse lui aussi, même si, généralement, les indices baissent moins vite qu'une action de société précise. C'est un produit donc simple qui permet de se constituer un portefeuille diversifié avec peu de titres… mais pas miraculeux ! Donc allergiques de la bourse, abstenez-vous !

De plus, comme il est construit sur la même base que l'indice, il ne peut être plus performant que ce dernier, sauf à opter pour un ETF actif qui est, comme nous l'avons vu, plus risqué.

Enfin, le tracker demande, comme tout produit boursier, un peu d'attention régulière à son évolution, surtout quand on opte pour des trackers originaux qui reproduisent l'évolution des bourses turque ou coréenne.

Mieux vaut suivre l'évolution de ces pays pour anticiper toute baisse possible de l'indice choisi. Car, contrairement à un FCP classique, il n'y a pas de gestionnaire pouvant anticiper les problèmes et modifier la composition du portefeuille. On est le seul pilote de ses titres comme avec un portefeuille d'actions.

DUFLOT Valrie

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8243