Au musée duLouvre, la somptueuse exposition « Le chant du monde. L'art de l' Iran safavide, 1501-1736 » regroupe près de 200 oeuvres venues du XVIe siècle iranien dans sa période la plus florissante, sous les règnes de Shah Ismail (1501-1524) et de Shah Tamasp Ier (1524-1576). On découvrira un art d'un raffinement extrême. Il s'agit d'abord de manuscrits, dont plusieurs pages du « Shah name », « le Livre des rois » de Shah Tamasp, ainsi que de nombreuses oeuvres de Behzad, le plus célèbre des peintres iraniens, remplies d'un foisonnement de minutieux décors végétaux et architecturaux, aux couleurs plus subtiles les unes que les autres. Il s'agit aussi d'objets : pièces de banquet (plats de céramique, bronzes, chandeliers), tapis, calligraphies, reliures et ustensiles de la vie quotidienne. Le rayonnement de la culture safavide se répandit au-delà des frontières, de la Turquie ottomane à l'Inde moghole. A lire : le très beau catalogue, coédition musée du Louvre/Somogy (469 p., 45 euros).
On ne quittera pas le Louvre sans avoir fait un détour par une autre exposition consacrée aux arts orientaux : « Chefs-d'oeuvre islamiques de l'Aga Khan Museum » : 80 oeuvres issues des collections de l'Aga Khan et judicieusement choisies par Sophie Makariou, conservateur en chef du département des Arts de l'Islam. Des pages issues de l'épopée du « Livre des rois », des vêtements médiévaux, des objets quotidiens, des feuilles de Coran, des calligraphies profanes, des oeuvres d'inspiration chiite, reflètent l'effervescence artistique du monde islamique de l'Espagne à l'Inde, du VIIIe au XIXe siècle. L'exposition évoque également la future création de l'Aga Khan Museum à Toronto, dont l'ouverture est prévue en 2010 (Catalogue, coédition musée du Louvre Editions/5 Continents, 192 p., 32 euros).
Musée du Louvre, Paris 1er, tél. 01.40.20.53.17. Jusqu'au 7 janvier.
A l'Institut du monde arabe, l'art musulman est aussi célébré avec « Furûsiyya : chevaliers en pays d'Islam ». Quatre cents pièces du VIIIe au XVIIIe siècle, issues de la Furûsiyya Art Foundation – poignards, hache, sabres, dagues, pièces d'archerie ou de harnachement, armures et boucliers, ciselés, ornés de pierres et de matériaux précieux, décorés d'ornementations raffinées – livrent un riche aperçu des arts équestres de l'Islam (de l'Inde à l'Espagne).
Institut du Monde arabe, Paris 5e, tél. 01.40.51.38.38. Jusqu'au 21 octobre.
La nouvelle saison du musée du Quai-Branly s'ouvre avec « Bénin, cinq siècles d'art royal », qui propose de découvrir les chefs-d'oeuvre de l'art de cour du Royaume de Bénin (du XVe au XIXe siècle). Des oeuvres naturalistes ornées d'animaux, des autels, des têtes commémoratives, des boîtes, des objets quotidiens, des décors sculptés, des parures et des masques pour la plupart en bronze et en ivoire, mais aussi en cuivre, en fer et en bois, retracent la richesse artistique du passé de ce pays d'Afrique occidentale. A voir aussi : les cartes, les manuscrits et les chroniques de voyages qui remémorent l'histoire du Bénin.
Musée du Quai Branly, Paris 7e, tél. 01.56.61.70.00. Jusqu'au 6 janvier.
Retour en Europe à présent, avec l'exposition présentée à la Monnaie de Paris : « L'or de la Toison d'or ». Elle renvoie au mythe de Jason et des Argonautes, qui s'embarquèrent à la recherche de la Toison d'or, à bord d'un navire qui les mena aux confins de la mer Noire, dans l'antique Colchide, l'actuelle Géorgie. Le visiteur découvrira un magnifique ensemble de bijoux en or retrouvés récemment dans des tombes datant du VIIIe au Ier siècle av. J.-C., à Vani, en Géorgie : diadèmes, pendentifs avec ornement en forme de volutes, statuette en bronze, chevalière, collier en or aux tortues, perles, bracelet avec des têtes de veau, pendants d'oreille en or, pince à cheveux, coiffe en or avec des cerfs, boutons, broches…
Monnaie de Paris, Paris 6e, tél. 01.40.46.55.35. Jusqu'au 7 novembre.
La ville de Valenciennes accueille l'exposition «Pharaon homme, roi, dieu», qui retrace l'histoire de la monarchie égyptienne à travers 248 oeuvres, parmi lesquelles le colosse de Toutânkhamon, la statue de Khéphren assis, un pharaon victorieux sur son char, le trésor des rois Tanis... Le parcours tente de cerner, sur près de 4 000 ans, la personnalité du Pharaon, homme et dieu à la fois, monarque sans partage et héritier divin, envoyé sur terre pour s'opposer aux forces du mal mais également pour administrer le pays. Des oeuvres parfois monumentales, souvent admirables.
Musée des Beaux-Arts, 59300 Valenciennes, tél. 03.27.22.57.20. Jusqu'20 janvier.
Au musée de Normandie de Caen, les « Trésors de Slovaquie orientale » dévoilent leurs splendeurs méconnues. L'exposition se concentre sur la période qui va du Moyen Age au Baroque, c'est-à-dire du XIVe au XVIIIe siècle. Elle présente un ensemble d'oeuvres d'art sacrées de style gothique (sculptures polychromées de saint Martin, saint Etienne et saint Ladislas, peintures sur bois, retables, textiles, meubles liturgiques…). Un art extrêmement original, expressif et vigoureux.
Musée de Normandie. Château, 14000 Caen, tél. 02.31.30.47.60. Jusqu'au 4 novembre.
Le musée Guimet fête, quant à lui, « Dix ans d'acquisitions, de l'Inde au Japon ». Cette exposition organisée au sein des collections permanentes témoigne de l'exceptionnel enrichissement (acquisitions, donations, apports, fouilles…) du musée depuis le milieu des années 1990. Tous les arts d'Asie sont représentés à travers plus de 200 oeuvres. Retenons notamment un bodhisattva indien, un bas-relief du Pakistan (Ier-IIIe siècle), une divinité féminine khmère, une ceinture de l'Inde moghole, un plat vietnamien du XVe siècle, de remarquables peintures sur soie de Chine, le dieu Hayagrîva en cuivre doré du Tibet méridional (fin XVe), des porcelaines de la dynastie Ming, un manuscrit sur ivoire birman, des calligraphies japonaises… Des trésors à profusion.
Musée Guimet, Paris 16e, tél.01.56.52.53.00. Jusqu'au 13 décembre.
Deux ouvertures
– Le musée Champollion de Figeac a rouvert ses portes en juillet. Avec des collections élargies, le musée décrypte 5 300 ans de notre histoire, depuis les quatre écritures fondatrices – les cunéiformes, les hiéroglyphes, les caractères chinois et les glyphes mayas - jusqu'à l'écriture utilisée de nos jours (place Champollion, 46100 Figeac, tél. 05.65.50.31.08).
– On vient tout juste d'inaugurer le centre d'art Paul-Delouvrier d' Evry. Ce musée se veut un témoin de la culture et de l'art dans toutes ses expressions. Il contient un bel ensemble d'art sacré éthiopien et une section consacrée aux arts et traditions populaires (12, Clos de la Cathédrale, 91000 Evry, tél.01.60.75.02.71).
A venir
– Du 11 octobre au 13 janvier, les Arts décoratifs de Paris présentent l'exposition « Purs décors ? », consacrée aux arts de l'Islam (107-111, rue de Rivoli, Paris 1er, tél. 01.44.55.57.50).
– Du 11 octobre au 30 mars, le musée Dapper à Paris propose avec « Animal », une lecture des formes, codes, symboles et métaphores de la présence animale dans les arts de l'Afrique subsaharienne (35, rue Paul-Valéry, Paris 16e, tél. 01.45.00.91.75).
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