Alimentation

Ce que croient vos patients

Publié le 30/05/2007
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Les idées reçues sur ce qu'il convient de faire pour maigrir sont légion. L'une des plus fréquentes est que le pain (ou les féculents) fait grossir. C'est faux. Le pain comme les autres féculents, mangés en quantité raisonnable, ne sont pas à écarter de l'alimentation des personnes qui surveillent leur poids. Des études récentes montrent que les personnes qui consomment plus d'hydrates de carbones ont généralement une corpulence moindre que celles avec une alimentation plutôt riche en lipides. Il faut faire comprendre aux patients, qu'il n'y a pas d'aliment « interdit » ou « banni » ; les aliments les plus riches doivent être consommés en petite quantité. Quant au pain, il ne représente une source importante d'énergie que s'il est accompagné d'aliments gras (beurre, mayonnaise, fromages, charcuterie). En revanche, les sucreries surtout si elles sont associées à des matières grasses (pâtisseries) doivent être consommées avec modération.

Beaucoup d'erreurs sur le gras
Autre idée erronée, toutes les viandes sont grasses et la plus maigre est quand même plus grasse qu'un poisson gras. S'il est vrai qu'il ne faut pas abuser des viandes grasses - morceaux entrelardés - en raison notamment de leur apport en acides gras saturés, certains morceaux de viande sont maigres et peuvent être mangés sans arrière-pensée, même dans le cadre d'un régime hypocholestérolémiant. Cent grammes de rumsteak (bœuf) apportent 2,5 g de lipides ; alors que 100 g de saumon en renferment 11 g. Mais si les poissons gras sont plus riches en lipides qu'une viande maigre, ils sont riches en acides gras polyinsaturés favorables au profil lipidique ; toutefois, leur apport calorique n'est pas négligeable.
De même, on croît volontiers que les coquillages, et en particulier les huîtres, sont gras. C'est faux, les huîtres sont pauvres en graisses (1,6 g/100 g), ce qui les rend intéressantes sur le plan nutritionnel. Elles peuvent être laiteuses durant l'été, mais la laitance n'est pas synonyme de teneur élevée en lipides, ni de moindre qualité.
Toujours dans le domaine des lipides, les patients croient volontiers que l'huile d'olive, réputée « bonne pour la santé », est moins grasse (et donc moins calorique) que les autres huiles. C'est faux. Toutes les huiles sont constituées de 100 % de lipides et leur valeur énergétique est de 90 kcal pour 10 g. En revanche, la proportion des acides gras qui les composent diffère en fonction de leur origine. Il est conseillé d'alterner les différentes sortes d'huiles ou de choisir un mélange afin d'avoir des apports diversifiés.

Des régimes fantaisistes
Autre « idée fantaisiste » que l'on retrouve parfois dans les pages des magazines (féminins), la cure de fruits pour maigrir. Les régimes « Hollywood », « ananas », « raisin » ou « pamplemousse » connaissent un certain succès médiatique, mais ne sont fondés sur aucune donnée sérieuse ; ils sont déséquilibrés, trop sucrés et carencés en protéines. Monotones, ils font le lit des troubles du comportement alimentaire, engendrent la frustration et favorisent le yo-yo pondéral.
Dernier exemple de fausse croyance, « manger des yaourts expose à un risque de décalcification ». Idée totalement erronée. Un yaourt apporte au contraire une quantité importante de calcium (de120 à 174 mg de calcium pour 100 g). De plus, la transformation partielle du lactose en acide lactique améliore la biodisponibilité du calcium en le solubilisant. Dans le même ordre d'idée, le public croit souvent que le lait écrémé est appauvri en calcium. Là encore, c'est faux ; qu'il soit entier, demi-écrémé ou écrémé, le lait contient 1 200 mg de calcium par litre.


> Dr Denise Caro

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8175