ET SI C'ÉTAIT une allergie ? Dans les cabinets des médecins et les pharmacies, une affiche alerte les patients avec un quiz*. Avez-vous des crises d'éternuements, le nez qui se bouche, le nez qui coule, les yeux qui pleurent ? Qu'est-ce qui déclenche cette réaction, quand cela se produit-il : les questions doivent alerter sur une possible allergie et inciter à consulter en ce sens.
En France, on compterait de 20 à 24 % d'allergiques et ils sont de plus en plus nombreux : en dix-quinze ans, la proportion d'asthmatiques est passée de 2 à 9,1 % de la population et celle des victimes du rhume des foins de 9,4 à 14 %. Plus d'un tiers des allergiques ne se soignent pas et plus de 60 % n'ont pas de suivi régulier, rapporte l'association Asthme & Allergies, qui organise le samedi 21 avril la 1re Journée française de l'allergie, en partenariat avec les organisations professionnelles** et avec le soutien du Laboratoire Schering-Plough.
Aux allergiques qui se savent touchés comme à ceux qui s'ignorent, les allergologues ouvriront leurs portes demain de 9 heures à 17 heures, sans rendez-vous. Pas pour des consultations médicales, mais pour des entretiens rapides d'information au cours desquels sera remis le guide « l'Allergie en pratique », qui explique la maladie, le rôle des médecins, et notamment de l'allergologue, les traitements…
Car même si la liste des allergènes s'allonge – 400 sont recensés actuellement –, même si les allergies croisées (bouleau-pomme, latex-kiwi…) se rencontrent de plus en plus souvent, l'allergie n'est pas une fatalité. «Nous sommes capables de vraiment soulager les patients, souligne le Dr Isabelle Bossé, présidente de l'Anaice. Nous prenons en charge une population très variée allant de l'enfant à la personne âgée, pour des pathologies variant du plus simple au plus compliqué.»
Les allergologues profitent aussi de cette journée pour alerter sur leur discipline, qui n'est toujours pas une spécialité officielle, et leur nombre – entre 1 200 et 1 500 –, qui est en diminution. «Nous voulons tirer le signal d'alarme, explique le Pr Pierre Scheinman, président de la Sfaic (Société française d'allergologie et d'immunologie clinique), et faire comprendre le rôle des allergologues (exclusifs ou non) et le problème de la pénurie de spécialistes que nous allons rencontrer face à la progression de la pathologie.»
* Affiche et quiz peuvent être téléchargés sur le site d'Asthme & Allergies : www.asmanet.com. Numéro Vert : 0800.19.20.21.
** Anaforcal (Association nationale de formation continue en allergologie), Anaice (Association nationale des allergologues et immunologistes cliniciens exclusifs), Sfaic (Société française d'allergologie et d'immunologie clinique), Snaf (Syndicat national des allergologues français). La journée est parrainée par la WAO (World Allergy Organisation).
Le poids des allergies respiratoires
Le Comité français d'observation des allergies vient de naître à l'initiative du Laboratoire Stallergènes. Il s'est donné une triple mission : analyser l'impact économique et social des allergies respiratoires ; susciter une prise de conscience ; mobiliser tous les acteurs pour une démarche concertée.
Première démarche, une étude réalisée avec l'institut Opinion Way qui confirme l'impact des allergies respiratoires : 39 % des personnes interrogées sont sujettes à la rhinite allergique et/ou à l'asthme allergique ; 39 % des parents ont un enfant sujet à l'une au moins de ces pathologies ; 22 % des personnes qui y sont sujettes ont déjà été empêchées d'aller travailler ou d'aller en cours à cause de leur allergie ; 35 % des parents d'enfants touchés leur ont déjà fait manquer l'école à cause d'une crise.
Le bilan allergologique
Avant la consultation diagnostique, le patient doit être sevré de tout traitement antihistaminique, d'antidépresseurs et d'anxiolytiques depuis au moins dix à quinze jours ; les crèmes corticoïdes sont déconseillées.
Le bilan allergologique repose sur un interrogatoire très précis et des tests cutanés, qui mettent en évidence les IgE spécifiques. Les résultats des prick-tests (dépôt des extraits d'allergènes et ponctures indolores pour qu'ils passent dans la peau) peuvent être lus après 20 minutes quand il s'agit d'allergies dites immédiates, telles que la rhinite, la conjonctivite, l'asthme ou l'urticaire. Pour l'eczéma, manifestation retardée de l'allergie, il faudra un patch-test, les substances appliquées sur la peau devant y rester pendant 48 à 72 heures.
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