TOUT RAPPORT entre cette campagne et les échéances prochaines pour choisir le grand homme (ou la grande femme) qui va présider aux destinées françaises serait fortuite. Les mesures dont il s'agit ici ne comptent que des centimètres, des kilos et des années. Elles sont le fruit d'une étude statistique à grande échelle lancée l'an dernier par le service économique et l'Institut français de la mode, sur l'initiative de l'Union française des industries textiles. Selon ces données, captées en 3D sur 85 points précis du corps de 11 562 personnes, les Français mesurent aujourd'hui 175,6 cm, pour un poids de 77,4 kg, soit 11 cm de plus qu'il y a un siècle, et les Françaises ont gagné dans le même temps 8 cm, à 162,5 cm pour 62,4 kg. La nouvelle campagne ne présente plus des moyennes, mais s'intéresse aux extrêmes. Elle se penche, si l'on ose dire, sur « la famille des très grands ». Selon les critères internationaux retenus par l'association des grandes et des grands, Altitudes, il s'agit des hommes de 190 cm et plus. Ils représentent 4,26 % de la population masculine. Chez les femmes, la toise a été fixée à 180 cm, une taille atteinte ou dépassée par 1,28 % de la gente féminine.
Ces pourcentages varient selon la tranche d'âge : plus du tiers des grands ont entre 26 et 35 ans et un quart entre 36 et 45 ans. Entre 56 et 70 ans, on ne retrouve que 5,5 % des grands. Des proportions similaires sont observées chez les femmes : parmi elles, on remarque une différence de 5,5 cm entre les 21-25 ans, qui mesurent en moyenne 164,8 cm et les 56-70 ans, qui mesurent, elles, 159,3 cm.
Même IMC que pour la moyenne.
Les grandes et grands ne semblent pas plus exposés au surpoids que les autres. Leur IMC suit exactement les mêmes résultats que celui de la population générale, plus de la moitié des hommes (53 %) et plus des deux tiers des femmes (67,59 %) ont un indice normal. Le surpoids concerne 36,90 % des hommes grands et 19,27 % des femmes grandes. L'enquête fait apparaître que, chez les femmes de cette population, le taux d'anorexie atteint 4,49 %, alors qu'il n'est que de 1,26 % chez les hommes.
Pour l'obésité, ce sont 8,84 % des hommes qui sont touchés de manière plus ou moins sévère, et 8,65 % des femmes.
La campagne s'est intéressée, couture oblige, à l'évolution de la longueur des jambes en fonction de la stature et elle montre aussi que la distribution de la stature varie selon les régions : les plus grandes femmes habitent le nord-est de la France et mesurent, en moyenne, 163,1 cm, tandis que les femmes de l'ouest de la France sont les plus petites (1 cm de moins que celles du nord-est). Peu de différences en revanche sont observées entre l'Ile-de-France et le sud-est puisque les habitants de ces deux régions mesurent en moyenne, respectivement, 162,5 cm et 162,4 cm, ce qui correspond à la moyenne nationale.
L'enquête conclut sur une comparaison internationale qui montre que les Français, femmes et hommes, sont plus grands que les Brésiliens (155 cm pour les femmes et 175 cm pour les hommes), mais qu'ils se font toiser, chez les messieurs, par les Belges (176,6 cm), les Britanniques (177 cm), les Américains (180 cm), les Suédois (180,9 cm) et les Néerlandais : ce sont les habitants du plat pays qui culminent sous la toise, avec un standard record du monde de 181,9 cm.
De la difficulté d'être grand
«Etre de grande taille, c'est sortir de la norme, être différent, affirme le site altitudes.asso.fr, qui milite pour faire connaître et défendre les problèmes des grandees et des grands. Ils ne se veulent pas différents, mais c'est le regard des autres qui provoque bien souvent ce sentiment... Sortir des normes signifie aussi devoir assumer diverses difficultés d'ordre aussi bien pratique que psychologique.»
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