AVEC LA SEMAINE nationale contre le cancer colo-rectal, qui a lieu du 26 au 31 mars, l'Inca crée le premier rendez-vous annuel de mobilisation sur ce sujet. Tout comme octobre est le mois du cancer du sein, la première semaine du printemps devient celle du cancer colo-rectal en France, comme c'est déjà le cas dans de nombreux pays. La semaine a aussi son ruban : il est bleu et représente une étoile en même temps qu'un humain en action, symbole de mobilisation.
L'objectif est de libérer la parole sur un cancer dont on a du mal à parler, de déclencher chez les plus de 50 ans une prise de conscience du risque et de souligner l'importance d'une détection précoce d'un cancer qui provoque plus de 16 000 décès par an.
«Dix-huit nouveaux départements ont rejoint les 23premiers départements pilotes qui participent déjà à la campagne de dépistage, mise en place en 2005, indique le Pr Didier Houssin, directeur général de la Santé . A la fin de l'année 2007, elle touchera l'ensemble de l'Hexagone. Pour l'heure, 8millions de personnes sont ciblées par le dépistage, c'est-à-dire les sujets âgés de 50 à 74ans. Quatre-vingt-quatorze pour cent des cancers colo-rectaux surviennent en effet après l'âge de 50ans. Chez ces personnes, un Hémoccult sera réalisé tous les deux ans, afin de détecter la présence de sang dans les selles.» Le test sera pris en charge à 100 % par l'assurance-maladie.
Associé à une colonoscopie en cas de positivité, il permet d'entraîner une réduction de 15 à 20 % de la mortalité, si la participation de la population est de 50 %. «Cette dernière a en fait atteint 42%, chez les 1200000 personnes qui ont déjà réalisé le test. Celui-ci s'est révélé positif dans 2,7% des cas. Une colonoscopie a été quant à elle réalisée chez 86% des patients et une anomalie mise en évidence chez 41% d'entre eux. Quatre mille six cent douze adénomes et 1615 cancers ont été ainsi détectés», poursuit le Dr Juliette Bloch (département des maladies chroniques, Institut de veille sanitaire). Dans 43 % des cas, il s'agissait de cancers de stade I et, dans 24 %, de cancers de stade II. Les cancers de stade III représentaient 23 % des tumeurs et les cancers de stade IV, 10 % d'entre elles.
Les sujets à risque.
«Les signes d'appel du cancer du côlon sont la présence de sang dans les selles, l'existence de troubles du transit ou de douleurs abdominales, surtout chez les plus de 50ans», a rappelé le Pr Jean Faivre, président de la Fédération de cancérologie des CHU. Les patients ayant déjà eu un adénome, les individus ayant un parent proche qui a été atteint d'un cancer intestinal avant l'âge de 65 ans sont particulièrement à risque. Il en est de même des sujets dont les deux parents souffrent de ce type de cancer et des patients atteints de maladies chroniques intestinales, évoluant depuis vingt ans.
Pour plus d'informations, consulter le site : www.e-cancer.fr.
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