LA PERSISTANCE d'une miction involontaire nocturne au-delà de l'âge de 5 ans affecterait 11,2 % des enfants scolarisés, âgés de 5 à 7 ans, et 9,2 % des 5-10 ans, soit une prévalence de 400 000 enfants. Plus fréquente qu'on ne le croit, l'énurésie nocturne reste un tabou. Parents et enfants n'osent pas en parler à leur médecin. Pourtant, les répercussions sur la vie de l'enfant et de la famille sont importantes : honte et diminution de l'estime de soi, troubles de l'attention et hyperactivité, altération des relations avec les parents, relations sociales difficiles – ils n'osent pas dormir chez des amis ou partir en vacances en dehors de leur famille. Et la situation peut se prolonger : de 2 à 3 % des adolescents et de 0,5 à 1 % des adultes sont encore concernés par le pipi au lit. A ces âges, les formes de l'énurésie sont plus sévères. Pour mieux en évaluer les répercussions chez l'adolescent, jusqu'ici peu étudiées, un questionnaire a été mis en ligne sur : www.pipi-au-lit.net.
Mille médecins mobilisés.
Profitant de la Semaine de l'énurésie, du 19 au 24 mars, le Laboratoire Ferring veut inciter les médecins à dépister le trouble de façon plus précoce et plus systématique. Beaucoup «ne se sentent pas assez concernés, pensant que le problème disparaîtra spontanément», affirme le laboratoire.
C'est pourquoi 1 000 d'entre eux sont invités au cours de la semaine à interroger systématiquement les enfants de 5 à 16 ans, quel que soit le motif de consultation. A cette occasion, ils devront remplir une fiche descriptive, avec l'âge, le sexe, le poids, la taille, les antécédents familiaux d'énurésie de l'enfant. L'acquisition ou non de la propreté nocturne devra être renseignée afin de déterminer s'il s'agit d'une énurésie primaire ou secondaire. Ce début de dialogue «permettra au médecin de diagnostiquer facilement une énurésie nocturne et d'évaluer ses conséquences». Quelques questions suffisent en général pour connaître l'histoire de l'énurésie, sa sévérité et son retentissement : «Depuis quand fais-tu pipi au lit?», «En parles-tu avec tes parents?» ou encore «Es-tu gêné?» Le médecin s'assurera qu'il s'agit d'une énurésie isolée – un simple examen clinique suffit la plupart du temps à éliminer une pathologie sous-jacente. Des mesures hygiéno-diététiques et une prise en charge thérapeutique à partir de 6 ans seront mises en place si nécessaire et, à la fin de la consultation, le praticien remettra aux enfants énurétiques une note d'information destinée à dédramatiser l'énurésie et à apporter quelques conseils.
Au-delà d'une sensibilisation des médecins généralistes aux conséquences de l'énurésie, il s'agit de réaliser une enquête, intitulée Etoile pour « Ensemble, dépistons et identifions l'énurésie ». L'ensemble des données va permettre d'obtenir une photographie de l'énurésie en France et de sa fréquence. La précédente enquête « Pipi au lit », réalisée auprès de 3 000 enfants, a bien montré que la prise en charge médicale et l'information soulageaient l'enfant et sa famille et permettaient d'éviter des souffrances.
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