LA DERNIÈRE manifestation d'importance consacrée aux frères Flandrin – Hippolyte (1809-1864), Paul (1811-1902), Auguste (1804-1843) – remonte à 1984, au musée du Luxembourg, à Paris. Aujourd'hui, le musée de Nantes s'intéresse exclusivement aux deux premiers, et fait la lumière sur leur relation particulière, leur proximité et leurs différences, en s'appuyant particulièrement sur la thématique du portrait.
Hippolyte Flandrin, d'abord peintre d'histoire, réalisa de somptueuses peintures murales pour les églises parisiennes Saint-Germain-des-Prés, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Séverin. L'exposition dévoile un bel ensemble d'esquisses, petits formats et autres dessins présidant à l'exécution de ces oeuvres religieuses, qu'on préférera néanmoins aller contempler in situ (à Nantes, la cathédrale conserve le très beau « Saint Clair guérissant les aveugles » signé par Hippolyte Flandrin en 1836).
Mais le peintre se révéla également dans l'art du portrait. Baudelaire, dans ses critiques du Salon de 1845, décrivait un portrait d'Hippolyte Flandrin en disant qu'il avait «le mérite (…) de paraître fait tout d'une haleine et du premier coup».
La gloire d'Hippolyte a quelque peu laissé dans l'ombre l'oeuvre de Paul, son cadet, pourtant lui aussi grand peintre de compositions religieuses, portraitiste et dessinateur. Il excella surtout dans l'art du paysage. On lui doit de belles scènes bucoliques, imprégnées d'un fort sentiment mélancolique, plus proches de Corot et de Caruelle d'Aligny que d'Ingres.
En 70 oeuvres, toiles et dessins, l'exposition retrace les grandes étapes des carrières parallèles des deux frères, depuis leur apprentissage dans l'atelier d'Ingres, jusqu'à la mort d'Hippolyte, en passant par le séjour à Rome. Une manière également intéressante de suivre l'évolution de l'art au XIXe siècle, depuis la tradition néoclassique jusqu'aux débuts de l'école de Barbizon.
Musée des Beaux-Arts, 10, rue Georges-Clemenceau, 44000 Nantes. Tél. 02.51.17.45.00. Tlj sauf mardi, de 10 h à 18 h (jeudi jusqu'à 20 h). Entrée : 3,50 euros (TR : 2 euros). Jusqu'au 7 mai.
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