DE NOTRE CORRESPONDANTE
CONFORMÉMENT au calendrier défini par Xavier Bertrand, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) a organisé cette semaine à Marseille un forum dans le cadre des états généraux de la prévention. Les états généraux sont en effet entrés dans leur phase régionale, qui permet de débattre d'une mise en oeuvre adaptée et plus efficace, à l'échelle des territoires, des mesures décidées par le ministre après les Assises nationales (« le Quotidien » du 11 janvier). Mais la méthode n'a pas fait l'unanimité en Paca. «Des états généraux, a souligné le Pr Jean-Louis Sanmarco, président de la conférence régionale de santé publique, c'est l'expression de la base qui remonte vers le roi, éventuellement pour se plaindre. Mais ce n'est pas le roi qui dit ce qu'il faut en penser et faire.» La boutade résume l'agacement soulevé par cette démarche qui n'aurait de «participative» que le nom. «Tout cela crée de la confusion pour les professionnels de santé publique, dit dans “la Marseillaise” le Dr Franck Le Duff, praticien hospitalier à Nice, représentant la société régionale de santé publique Sud-Est. Le mode d'organisation n'est pas adapté; on a l'impression que l'on a défini un cadre et que l'on essaie de tout faire entrer dans ce cadre, alors qu'il conviendrait d'aider à la mise en place des programmes de santé correspondant aux populations.»
La Drass avait balayé large pour les invitations à cette réunion placée sous l'égide de la conférence régionale de santé publique et organisée en trois temps. Un volet informations sur les orientations retenues par le gouvernement, un deuxième temps pour les présentations d'actions inscrites dans le Prsp (programme régional de santé publique) qui ont porté leurs fruits et un dernier temps sur les propositions remontant de la salle.
«Le terme d'états généraux n'était peut-être pas adapté, reconnaît Jean Chappellet, directeur régional de la Drass, mais la participation de la population à la prévention est de plus en plus importante. Nous avons défini nous-mêmes un certain nombre de priorités dans le Prsp, pour lesquelles fonctionnent des actions déjà mises en place. Nous souhaitons d'abord les rendre visibles et ensuite les valoriser pour pouvoir aussi les exporter dans d'autres territoires.»
Les priorités définies dans la région concernent la souffrance psychique et la prévention des suicides, les addictions, la prévention de l'infection par le VIH, la nutrition, la prévention des IVG, en augmentation dans la région, le dépistage du cancer, la santé et l'environnement, et, enfin, la santé au travail.
Agitation permanente.
Trois actions ont été exposées : les actions de prévention de la contamination par le VHC en milieu pénitentiaire, la prévention des cancers professionnels, avec l'exemple de la filière bois, et les actions autour de la nutrition et de l'activité physique.
«Mais ce forum n'est que la première étape d'un travail plus large, assure Jean Chappellet. Nous souhaitons qu'il y ait une sorte d'agitation permanente autour de la prévention. Cela veut dire que, tout au long de l'année 2007, les acteurs de santé publique ou des collectivités locales de la région peuvent proposer des manifestations et une réflexion sur des thématiques plus ciblées, comme récemment le colloque sur les mutilations sexuelles féminines ou l'hôpital et la santé publique. Ces manifestations se montent sous l'égide de la conférence régionale de santé publique et ont pour objet de nous conseiller et de nous évaluer, de nous faire avancer sur ces questions.»
Le Pr San Marco, pour sa part, défend l'idée d'une prévention qui ne se réduit pas simplement au silence des organes mais est «une notion dynamique impliquant la gestion et l'amélioration de la santé, l'adéquation à son environnement et son projet de vie. Nous allons essayer de saisir la balle au bond, de rattraper ces états généraux commencés à l'envers et de faire prendre en compte nos priorités».
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