«C’EST L’INITIATION d’une campagne qui va s’organiser et former un mouvement important, promet Bernard Kouchner. Une campagne qui s’inscrit dans un grand mouvement de protestation de la communauté internationale complètement unanime pour défendre, enquêtes scientifiques et policières à l’appui, la totale innocence de ces infirmières et de ce médecin qui ont été condamnés à mort à deux reprises.»
Au jour anniversaire de leur arrestation, le 8 février 1999, dans la salle des bustes de l’Académie nationale de médecine, «fidèle à sa vocation d’être la maison de tous les médecins», comme l’a souligné son secrétaire perpétuel, le Pr Jacques-Louis Binet, «quelques valeureux», comme les appelle le cofondateur de MSF, répondant à la sollicitation du comité national de soutien les Enfants d’Hippocrate, s’étaient donné rendez-vous rue Bonaparte, qui est «exactement le lieu pour s’adresser aux médecins, a noté Bernard Kouchner. A tous les médecins, car, a-t-il poursuivi, aucun médecin français, aucun personnel de santé, aucun citoyen ne peut rester indifférent au sort fait à ces femmes et à cet homme qui hurlent depuis des années leur innocence. Nous ne sommes pas là pour accuser la Libye et la déshérence de son système de santé, a-t-il encore précisé, mais, m’étant moi-même rendu récemment dans ce pays, j’ai pu y constater la gêne extrême des médecins au sujet d’une affaire qui illustre dramatiquement les carences du système libyen».
Une remise en cause indigne de la relation médecin-malade.
«C’est le devoir de tous les médecins, de tous les corps de santé de se lever pour faire cesser cette injustice», a lancé pour sa part Xavier Emmanuelli. Le président du Samu social et du Samu mondial a estimé que « ce qui se passe en Libye remet en question d’une manière indigne la relation médecin-malade, tous les soignants devant se sentir concernés».
C’est encore le message livré par le Pr Alain Carpentier, qui, évoquant toutes les invitations qu’il avait reçues pour effectuer des interventions dans beaucoup de pays, a déclaré : «J’imagine ce que j’aurais moi-même ressenti si j’avais connu le sort de ces six soignants, arrêtés alors qu’ils venaient apporter aide et assistance médicale à des enfants.»
Le président du comité de soutien, le Pr Raphaël Pitti, donna enfin lecture de l’appel pour exiger la libération des six condamnés à mort. Un appel proposé à la signature électronique des médecins sur le site Internet de notre journal (www.quotimed.com).
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