LE CONSEIL de suivi des données et de la sécurité de l’Institut national de la santé (NIH) américain, dont le rôle est d’évaluer l’état d’avancement des essais afin de décider de leur poursuite, arrêt ou modification, a décidé de mettre un terme à deux essais sur la circoncision et le risque d’infection par le VIH. Ces essais financés par le NIH étaient menés à Kisumu, au Kenya, chez des hommes de 18 à 24 ans, et à Rakai, en Ouganda, chez des 15-49 ans. «Bien qu’aucun résultat détaillé n’ait été publié, la déclaration de l’Institut national de la santé laisse clairement entendre que l’arrêt des essais est dû au fait qu’ils ont révélé une réduction de moitié environ du risque d’infection par le VIH chez les hommes qui ont été circoncis», soulignent dans un communiqué l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’Onusida (Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida).
Ses résultats confirment des observations précédentes, notamment au cours de l’essai Anrs (Agence nationale de recherches sur le sida) d’intervention en Afrique du Sud qui avait montré une diminution d’au moins 60 % du risque de transmission du VIH chez les hommes circoncis. Un autre essai mené par des chercheurs de l’université John-Hopkins se poursuit en Ouganda, avec des résultats prévus en 2008.
L’OMS et l’Onusida ont décidé d’organiser rapidement une consultation afin d’examiner les résultats des deux essais interrompus et d’évaluer leurs implications, notamment en Afrique subsaharienne, pour les régions caractérisées par une forte prévalence du VIH et une faible proportion d’hommes circoncis.
Cependant, les deux organisations soulignent que si la circoncision réduit le risque d’être infecté par le VIH, la protection n’est pas complète. Même circoncis, les hommes peuvent toujours contracter le virus et, une fois séropositif, le transmettre à leurs partenaires sexuels. «La circoncision ne doit donc jamais se substituer à d’autres méthodes de prévention dont l’efficacité est reconnue, mais toujours s’intégrer à un ensemble de mesures comprenant l’utilisation de préservatifs masculins ou féminins, la réduction du nombre de partenaires sexuels, le recul de l’âge des premiers rapports et le dépistage du VIH», précisent-elles. Les pays qui souhaitent généraliser la pratique de la circoncision pourront bénéficier de conseils techniques sur les aspects éthiques, cliniques et programmatiques, d’outils d’évaluation (prévalence de la circoncision, acceptabilité) et de conseils pour la formation, l’établissement de normes, la certification et l’agrément. L’intervention devra en effet être pratiquée par des professionnels qualifiés, dans un cadre hygiénique, dans des conditions de consentement éclairé et de confidentialité, avec des conseils sur la réduction des risques.
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