UNE CONSOMMATION d’alcool, ponctuelle ou modérée, pendant la grossesse n’est pas anodine et peut entraîner des risques importants pour l’enfant à naître. Le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) en est l’illustration. D’après l’expertise collective 2001 de l’Inserm, intitulée « Alcool, effets sur la santé », de 700 à 3 000 enfants, sur les 750 000 naissances annuelles, seraient concernés par un SAF grave, avec une incidence observée plus élevée à la Réunion, dans le Nord - Pas-de-Calais et en Bretagne. L’alcoolisation foetale est la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant.
En vertu du principe de précaution, il est recommandé aux femmes enceintes de s’abstenir de boire dès le début de leur grossesse et pendant toute sa durée. Or 17 % des 15-24 ans, 13 % des 25-34 ans et 18 % des 35-49 ans ignorent cette recommandation. C’est pourquoi l’Inpes lance aujourd’hui une campagne d’information grand public.
Une annonce – comportant le slogan « Zéro alcool pendant la grossesse » associé à un pictogramme montrant dans un rond cerclé de rouge le profil en noir d’une femme enceinte un verre à la main barré d’un trait vertical rouge – sera publiée dans la presse quotidienne et dans une vingtaine de magazines jusqu’au 16 octobre. Puis, d’ici à la fin de l’année, ce sera au tour de la presse médicale de servir de support à la campagne. Le coup d’envoi devrait être donné par la publication au « Journal officiel » du décret imposant aux alcooliers de faire figurer sur les conditionnements de leurs produits un pictogramme (voir ci-dessus) ou une mise en garde sanitaire telle que «La consommation de boissons alcooliques pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant» (loi du 11 février 2005). Les gynécologues, les sages-femmes et les médecins de Protection maternelle et infantile recevront un courrier de sensibilisation tant à l’usage des boissons alcooliques que du tabac, ainsi que plusieurs exemplaires d’un document d’information destinés à leurs patientes. Ce document, sous forme de carte postale, rappelle les risques liés à la boisson et au tabagisme, et renvoie pour toute question vers les professionnels de santé ou vers les lignes d’Ecoute Alcool (0.811.91.30.30) et Tabac Info Service (0.825.309.310).
Pour sa part, l’Institut de veille sanitaire met au point un protocole de surveillance épidémiologique (Dr Juliette Bloch) s’appuyant sur des services de maternité et les registres du handicap, qui permettra de reconnaître les enfants atteints de SAF grave, tandis qu’une formation spécifique a vu le jour en 2005-2006 dans les services de maternités impliqués.
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