Actualisation du plan Pandémie grippale

Campagne à l’école et sensibilisation de l’entreprise

Publié le 04/09/2006
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«LAVE-TOI les mains au savon, plusieurs fois par jour, en comptant jusqu’à 30», «Mets ta main devant ta bouche quand tu tousses ou quand tu éternues», «Jette toujours ton mouchoir dans une poubelle» : ce sont ces trois réflexes élémentaires qui, à partir de cette semaine, vont être inculqués aux élèves, sur des affichettes disposées dans tous les établissements scolaires, pour lutter contre la transmission des infections respiratoires en général et de la grippe aviaire en particulier. Ce dispositif vise également le corps enseignant, à l’attention duquel des affiches spécifiques ont aussi été préparées par l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).

A l’occasion de son point de situation, le Pr Didier Houssin, délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire, a présenté une autre nouveauté de rentrée, la fiche G1 annexée au plan gouvernemental au sujet de la « continuité de la vie économique en cas de pandémie ».

Importantes disparités entre les entreprises.

«Nous sommes allés sur le terrain, dans des entreprises de différentes dimensions, explique au “Quotidien” Dominique Tricard, adjoint au délégué interministériel, et nous avons constaté que d’importantes disparités existent aujourd’hui quant à la façon qu’ont les entreprises d’attaquer le problème. Les sociétés qui disposent de directions de la qualité et qui sont présentes à l’international s’appuient sur une culture de la prévention qui fait le plus souvent défaut dans les PME. La fiche que nous avons conçue est destinée à fournir une trame d’action à celles-ci, organisée en trois étapes: la désignation d’un responsable chargé du suivi pandémique; l’identification des tâches essentielles à la poursuite de l’activité de l’entreprise et, par conséquent, la sélection des fonctions qui pourraient être suspendues dans un contexte pandémique, l’élaboration, enfin, de profils personnels, distinguant les salariés dont l’activité serait maintenue et ceux qui resteront à leur domicile.»

Dans un premier temps, ce plan ne fait pas l’objet de mesures obligatoires, il reste formulé en simples recommandations. «L’important, souligne encore Dominique Tricard, c’est que les responsables prennent conscience de la double face du problème en déterminant un point d’équilibre entre les nécessités en termes de santé publique et les impératifs financiers. La continuité économique ne doit évidemment pas s’imposer à n’importe quel prix sanitaire.» Un « droit de retrait » des salariés doit être exprimé formellement, qui pourrait être intégré à la législation du travail.

Ces dispositions sont rendues publiques alors qu’en France l’actualité de la grippe aviaire marque le pas depuis l’été, pour afficher la volonté gouvernementale de ne pas relâcher les efforts de prévention. On reste cependant loin des mesures radicales adoptées par certains pays de l’Union européenne, comme les Pays-Bas, qui ont décrété à partir du 1er septembre le confinement de toutes les volailles non vaccinées, ainsi que des oiseaux aquatiques. Une semblable mesure continue de faire l’objet d’évaluations de la part de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).

La FAO (Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), exprime cependant des craintes concernant l’Amérique, continent encore indemne du H5N1. Elle prône une stratégie de prévention dans un livret d’information destiné aux éleveurs de volailles d’Amérique latine et met en garde contre les conséquences d’une arrivée du virus sur un continent qui se classe en tête pour la production de volailles (4 850 milliards).

Par ailleurs, la FAO relève un ralentissement du taux d’infection des volailles sur les continents asiatique, européen et africain. La propagation du H5N1 se poursuit cependant, avec 55 pays contaminés, contre 45 en avril dernier.

Sur le plan humain, depuis 2002, le virus a tué 140 personnes dans le monde, dont 41 en 2005 et 36 depuis le début de l’année 2006. Dans le même temps, 220 millions d’oiseaux sont morts de maladie ou ont été abattus.

> CHRISTIAN DELAHAYE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8001