DÉSORMAIS, les usagers du système de soin qui veulent en savoir plus sur les infections nosocomiales ont un nouvel interlocuteur : la mission nationale d’information et de développement à la médiation sur les infections nosocomiales (Idmin), basée à la Haute Autorité de santé – HAS (voir « le Quotidien » du 6 mars).
A la tête de cet organisme, «un militant» de la première heure, comme il aime lui-même se définir : Alain-Michel Ceretti, engagé depuis des années auprès des victimes d’infections nosocomiales – responsables d’environ 4 000 morts par an en France.
Pour rejoindre la HAS, l’homme quitte ses fonctions de président du Lien, l’association de lutte contre les infections nosocomiales qu’il avait fondée en 1994, après l’affaire de la clinique du sport. Alain-Michel Ceretti prend sa nouvelle mission très au sérieux. «La loi Kouchner du 4mars 2002 a formidablement bien organisé l’indemnisation des victimes mais, paradoxalement, les gens manquent d’informations et ont le sentiment de ne pas être écoutés, raconte-t-il. Le monde associatif, avec ses subsides, a une action limitée. La mission Idmin devrait permettre de mieux cerner la demande des usagers, pour apporter une réponse adaptée à chaque situation.»
Deux nouveaux outils sont opérationnels depuis lundi : une cellule d’écoute (Numéro Azur 0.810.455.455, prix d’un appel local), gérée par une dizaine de professionnels de santé, et un site Internet (www.infonosocomiale.fr), qui met en ligne un forum modéré par un médecin, et qui propose de décrypter la publication par le ministère de la Santé d’indicateurs servant à classer les établissements de santé par rapport à la lutte contre les infections nosocomiales.
La mission Idmin est rattachée à la HAS. Le président de la Haute Autorité, le Pr Laurent Degos, considère que «la demande légitime d’information» des patients «doit être entendue». La mission Idmin «établira un pont entre l’interrogation de l’usager et la médiation locale», explique le Pr Degos, convaincu qu’il faut intensifier la lutte «contre la non-qualité». Alain Coulomb, qui dirige la HAS, estime pour sa part qu’il est grand temps de mettre l’accent sur l’information aux usagers. «On constate que, jusqu’à présent, la fonction d’indemnisation a le dessus sur la fonction de conciliation, dit-il . Il fallait créer un espace de dialogue pour restaurer la confiance» entre médecins et malades.
C’est donc chose faite avec la mission Idmin. Alain-Michel Ceretti espère que le site Internet sera consulté par le plus grand nombre, praticiens compris. «Ce site sera un formidable observatoire des insatisfactions des patients; il est important que les professionnels s’interrogent sur les raisons qui expliquent le décalage entre les usagers et eux.» L’ancien président du Lien considérera le pari réussi le jour où les professionnels de santé «viendront aussi chercher conseil» auprès de la mission Idmin.
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