O N sait que l'émergence de VIH résistants au traitement chez des patients recevant un traitement antirétroviral est courante. On sait aussi que ces virus résistants peuvent se transmettre. Le travail de D. Pillay et coll. ajoute des notions complémentaires : une augmentation de la transmission des résistances et la nécessité d'encourager les pratiques du « safe sex » au Royaume-Uni.
Les 69 patients inclus dans l'étude menée par le « UK Collaborative Group on Monitoring the Transmission of HIV Drug Resistance » (Birmingham, Royaume-Uni) ont été choisis sur le critère de la survenue d'une séroconversion avec un test de dépistage du VIH négatif dans les dix-huit mois précédents. Ils n'avaient pas eu de traitement antirétroviral.
La résistance aux antirétroviraux était définie par la présence d'une ou de plusieurs mutations clés au niveau de la reverse transcriptase ou de la protéase. Ces sujet sont été infectés par le VIH entre juin 1994 et août 2000.
L'étude a révélé 10 cas (14 %) de résistance et a montré que le risque d'être infecté par un virus résistant aux antirétroviraux augmente avec le temps. Le risque relatif ajusté par année est de 1,74 (p = ,06). Ainsi, la prévalence estimée d'acquérir un virus résistant aux médicaments pour l'année 2000 est calculée à 27 %.
Deux facteurs peuvent avoir été déterminants, estiment les auteurs. D'abord, le fait que les traitements antirétroviraux hautement actifs sont utilisés de plus en plus fréquemment. Ensuite, la probabilité d'être infecté par quelqu'un ayant pris ces traitements augmente également.
Rapports sexuels non protégés
Neuf patients de l'étude auxquels un virus résistant a été transmis ont été infectés par rapports sexuels non protégés entre hommes. Toutefois, le faible nombre d'autres groupes à risque dans cette étude exclut toute possibilité de conclusion sur les différences qui existent entre ces groupes sur les risques de transmission des virus résistants.
Il n'en reste pas moins que l'observance des patients prenant des HAART (traitements hautement actifs) mérite d'être améliorée, ce qui doit diminuer le risque d'apparition des résistances.
Par ailleurs, une question demeure non résolue : quelles sont les conséquences des résistances primaires aux traitements sur l'évolution de l'infection ?
« BMJ », vol. 322, 5 mai 2001, pp.1087-1088.
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