L’activité physique des jeunes est très insuffisante. C’est ce qu’affirme l’Anses, qui, au cours de ce deuxième confinement et dans un contexte globalement marqué par l’engouement des jeunes pour les écrans, attire l’attention des autorités sur la nécessité de mieux sensibiliser les enfants, les parents et les personnels éducatifs à la lutte contre la sédentarité. « L’adolescence est une période charnière au cours de laquelle les habitudes acquises ont tendance à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte avec des effets associés sur la santé », insiste l’Anses.
Cette alerte est fondée sur un travail d’évaluation des risques sanitaires associés à la sédentarité et à l’inactivité physique des enfants et adolescents menée par l’agence. Sur la base des données de la troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française (Inca3), l’instance de sécurité sanitaire a estimé le nombre de jeunes dont le niveau de sédentarité ou d’inactivité physique dépasse les seuils jugés, depuis 2016, comme dangereux pour la santé.
Deux tiers des 11-17 ans dépassent les seuils sanitaires
Résultat : plus de deux tiers des 11-17 ans dépassent simultanément les deux seuils sanitaires. D’après l’Anses, 66 % des collégiens et des lycéens passeraient en effet à la fois plus de 2 heures par jour assis ou allongés devant un écran (seuil de sédentarité) et moins de 60 minutes par jour à pratiquer une activité physique (seuil d’inactivité physique). Plus inquiétant : près de la moitié des adolescents présenterait même « un risque sanitaire très élevé », associé à un temps écran journalier de plus de 4 h 30 ou à moins de 20 minutes quotidiennes d’activité physique.
Mais tous les adolescents ne sont pas égaux devant la sédentarité et l'inactivité physique. Parmi les adolescents les plus touchés figurent en particulier les élèves de 15 à 17 ans ainsi que les jeunes issus des milieux les moins favorisés, indique l'Anses. De même, les filles seraient moins actives que leurs camarades masculins, près d’un quart des garçons pratiquant chaque jour au moins 60 minutes d’activité physique, contre moins de 15 % des adolescentes.
Considérer la sédentarité comme un facteur de risque
Face à ces estimations préoccupantes, l’Anses recommande non seulement de continuer de considérer l’activité physique comme bénéfique pour la santé, mais aussi de reconnaître les comportements sédentaires et l'inactivité comme des facteurs de risque sanitaire. Il a en effet été démontré que les niveaux de sédentarité élevés « sont le plus souvent associés à des risques de surpoids et d’obésité chez les enfants, mais aussi à des troubles du comportement alimentaire ainsi qu’à une qualité du sommeil et de vie altérée », souligne l’instance de sécurité sanitaire.
En attendant, l’agence enjoint les pouvoirs publics à mettre en place des actions et un « environnement global » permettant aux enfants de rompre le plus régulièrement possible leurs plages de sédentarité et de diminuer leur temps écran.
Dans le même esprit et plus immédiatement, le Syndicat national des médecins du sport plaide, lui, en faveur de l'abrogation de la restriction de déplacement à 1 km pendant 1 heure encore en vigueur pendant ce second confinement. « Cette disposition, dénuée de fondements scientifiques, déjà appliquée lors du premier confinement, entraîne une diminution des pratiques d’activités physiques et sportives et centralise les activités restantes sur les lieux de forte densité humaine », insiste-t-il.
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