Les autorités sanitaires craignent une montée des cas d’arboviroses en métropole, alors que des épidémies de chikungunya et dengue se poursuivent outre-mer. La pression d’importation est forte. Déjà, le nombre de cas importés de chikungunya « atteint un niveau sans précédent depuis le début de l’année », la plupart provenant de La Réunion où sévit une épidémie d’ampleur depuis le début de l’année, alerte le ministère dans un DGS-Urgent, rapportant au 20 mai plus de 950 cas depuis le 1er janvier.
« Le nombre élevé de cas importés risque de se maintenir pendant les semaines à venir », prévient la DGS dans son communiqué. Sachant qu’en parallèle, aux Antilles, l’épidémie de dengue se poursuit avec au 20 mai plus de 1 275 cas importés depuis janvier. En 2024, les pics de contaminations en métropole ont suivi les tendances des épidémies en Guadeloupe et en Martinique, régions qui comptaient pour 70 % des cas importés.
« En ce début de saison propice à la prolifération des moustiques vecteurs (identifiés dans 81 départements désormais), il est essentiel d’identifier précocement tous les cas afin de réduire le risque de transmission virale sur le territoire métropolitain », poursuit la DGS. Pour ce qui est du risque d’importation du chikungunya, les autorités appellent aussi à la vigilance aux Antilles et en Guyane, le moustique vecteur y étant présent toute l’année.
Un prélèvement sanguin à la recherche de dengue, chikungunya et Zika
Tout syndrome fébrile et algique, en particulier associé à un antécédent de séjour (date de retour inférieure à 15 jours) en zone de circulation du virus ou de la notion d’un cas dans l’entourage, doit ainsi faire évoquer les diagnostics de chikungunya et de dengue.
Devant ce tableau clinique, le patient doit être incité à consulter au plus vite. Le médecin pourra prescrire les examens biologiques (prélèvement sanguin) selon la date de début des signes (RT-PCR jusqu’à 5 jours, RT-PCR + sérologies entre J5 et J7, sérologies après J7), sachant que les prélèvements précoces sont à privilégier. Il est ainsi primordial d’identifier avec précision la date de début des signes. « La prescription doit cibler le virus de la dengue, du chikungunya et du Zika », est-il spécifié.
La DGS insiste sur le fait que le signalement est obligatoire sur formulaire Cerfa. « Il doit être réalisé au plus tôt pour permettre à l’agence régionale de santé de mettre en œuvre les investigations et des mesures de lutte antivectorielle adaptées », précise-t-elle. Chacun doit prêter attention aux gîtes larvaires de moustiques (eaux stagnantes, par exemple dans les dessous de pots), y compris les professionnels de santé pour leurs locaux.
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