À l’occasion de ses vingt ans et de la Journée mondiale de la paralysie cérébrale ce 6 octobre, la Fondation Paralysie cérébrale a fait le point, lors d’une table ronde, sur deux décennies de recherche, d’évolution de la prise en charge de la paralysie cérébrale et sur les perspectives futures.
Théorisée dès 1913 pour les fonctions du langage, la neuroplasticité est au cœur des stratégies de réadaptation motrice et langagière dans la paralysie cérébrale. Mieux la comprendre permet d’adapter les thérapies et leur temporalité.
Il existe différents types de neuroplasticité selon les caractéristiques de la lésion cérébrale. Lorsqu’elle survient très tôt dans la vie fœtale, la réorganisation est ipsilatérale (dans le même hémisphère que la lésion). Il faut aussi prendre en compte l’environnement lésionnel : « Les lésions précoces ne sont jamais focales, elles sont souvent associées à des atrophies cérébrales », explique le Pr Mickaël Dinomais, PU-PH chef du service de médecine physique et de rééducation fonctionnelle au CHU d’Angers.
Dans certaines situations, l’hémisphère controlatéral (sain) est stimulé et le cortex moteur porte alors l’activité des deux côtés. Mais si le rôle de l’hémisphère controlésionnel existe, il reste peu compris. Des études ont récemment montré à l’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) que, dans la paralysie cérébrale unilatérale, les activités motrices restent « à leur place » ; le contrôle du faisceau pyramidal se réorganise alors d’une manière similaire à l’AVC de l’adulte.
La méthode Habit-ILE efficace aussi dans la paralysie bilatérale
C’est dans ce contexte qu’est né en 2021, avec le soutien de la Fondation Paralysie cérébrale, le projet CAP’ visant à évaluer l’efficacité de la méthode Habit-ILE (pour hand and arm bimanual intensive therapy including lower extremities) via la performance bimanuelle (score AHA) et la motricité globale (échelle GMFM). En 2023, les équipes de recherche publiaient des résultats prometteurs pour la paralysie unilatérale chez les enfants de 1 à 4 ans : l’AHA était amélioré en moyenne de 5,17 points et le GMFM de 5,8 points, avec une efficacité supérieure chez les 1 à 2 ans. Ce qui a permis d’atteindre 80 % des objectifs fonctionnels construits avec les parents.
De nouveaux résultats sont en cours de révision par les pairs en vue d’une publication, rapporte le Pr Sylvain Brochard, PU-PH en médecine physique et de réadaptation (MPR) pédiatrique au CHU de Brest. Cette deuxième partie de l’étude montre pour la première fois une efficacité de la méthode chez les enfants avec une paralysie cérébrale bilatérale : + 4,33 points de GMFM, + 5,15 points d’AHA, sans effet d’âge.
Reste à comparer la méthode Habit-ILE à d’autres approches et à évaluer son application dans le système de soins français. En effet, le coût n’est pas négligeable : 8 000 euros sont nécessaires par enfant pour une efficacité optimale.
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