Le Diabetes Prevention Program Outcomes Study (DPPOS) est un programme de recherche américain à long terme, débuté il y a 15 ans avec le programme de prévention du diabète (DPP). Les objectifs de cette étude randomisée, multicentrique, étaient de comparer trois stratégies de prévention du diabète de type 2 chez des patients à risque : 3 234 participants ayant un IMC ≥ 24 kg/m2, présentant soit une anomalie de la glycémie à jeun, soit une intolérance au glucose diagnostiquée lors d’une HGPO, avaient été inclus entre 1996 et 1999. Pour rappel, les participants étaient randomisés en trois bras : (i) prise en charge intensive du mode de vie (avec pour objectif une perte d’au moins 7 % du poids initial, et au moins 150 min/semaine d’activité physique modérée à intense), (ii) traitement par metformine (850 mg X 2/j), (iii) placebo.
Les résultats du DPP, largement diffusés, avaient démontré le bénéfice majeur des modifications du mode de vie, permettant une réduction de l’incidence du DT2 de 58 % après 2,8 ans de suivi. Ce bénéfice était significativement supérieur à celui observé dans le groupe randomisé metformine, dans lequel l’incidence du DT2 n’était réduite que de 31 % (1).
L’étude DPPOS, a consisté en le suivi de la cohorte du DPP, avec pour objectif d’évaluer si la réduction de l’incidence du DT2 pouvait se maintenir à plus long terme. 88 % des participants au DPP ont été inclus dans la chohorte du DPPOS.
Les résultats du suivi à 10 ans ont déjà été publiés (2) et ont montré que l’incidence du DT2 était comparable quel que soit le groupe de randomisation dans l’étude du DPP : 5,9/100 personnes-années pour le groupe mode de vie ; 4,9 pour le groupe metformine ; et 5,6 pour le groupe placebo. Dix ans après la randomisation du DPP, l’incidence du DT2 était réduite de 34 % dans le groupe mode de vie et de 18 % dans le groupe metformine, par rapport au groupe placebo. L’incidence cumulée du DT2 reste significativement moindre dans le groupe mode de vie.
Les objectifs du suivi à 15 ans de la cohorte, présenté à l’ADA, étaient de déterminer l’incidence du DT2 post DPP mais également d’évaluer le bénéfice de la prévention du DT2 sur l’incidence des complications micro- et macrovasculaires.
En termes de réduction de l’incidence du DT2, 65 % des individus suivis après le DPP sont devenus diabétiques. On retrouve une réduction de l’incidence cumulée du DT2, mais nettement moins marquée qu’après 10 ans de suivi. Ainsi, la réduction de l’incidence n’est plus que de 27 % dans le groupe mode de vie et de 17 % dans le groupe metformine, par rapport au groupe placebo.
L’incidence des complications microvasculaires était évaluée sur un critère composite : rétinopathie, neuropathie et néphropathie. Résultat un peu surprenant : elle est comparable entre les groups de randomisation. Plusieurs hypothèses peuvent être discutées pour expliquer cette apparente contradiction : l’étude manquait peut-être de puissance pour répondre à un tel objectif ; les concentrations d’HbA1c étaient en moyenne aux alentours de 6 %, avec des valeurs comparables entre les trois groupes de randomisation ; la durée de suivi est probablement insuffisante.
Étant donné la faible incidence des événements cardiovasculaires, un critère intermédiaire – le score calcique coronaire – a été évalué. Là encore, mais de façon moins surprenante cependant, il n’est pas mis en evidence de différence entre les trois groupes de randomisation.
Session CT-SY27
(1) N Engl J Med. 2002;346:393-403
(2) Lancet. 2009;14;374(9702):1677-86
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