Par le Dr DAVID SERFATY*
ACTUELLEMENT en France, la contraception d'urgence se résume essentiellement au dispositif intra-utérin au cuivre (DIU-Cu) – qui reste peu utilisé dans cette indication, malgré sa grande efficacité et le fait qu'il peut servir ensuite de contraception au long cours – et à la CU par progestatif seul – Norlevo 1,5 mg (lévonorgestrel 1,50 mg) en dose unique.
En 2007, près de 1 200 000 plaquettes de Norlevo 1,5 mg ont été vendues en France.
Le RU 486 (mifépristone, Mifégyne), modulateur du récepteur de la progestérone (PRM) de première génération, s'est révélé aussi efficace que le Norlevo comme CU à une dose unique de 10 mg (1). Mais il est actuellement indiqué uniquement dans les interruptions volontaires de grossesse et son utilisation en CU est associée à un retard de règles post-CU d'autant plus important que la dose de RU 486 utilisée est plus forte.
Mais un autre PRM, spécifiquement dédié à la contraception d'urgence, est actuellement étudié. Il s'agit du CDB-2914. Une étude randomisée en double aveugle ayant comparé le CDB-2914 au lévonorgestrel (1) vient de démontrer qu'il est au moins aussi efficace que le Norlevo et aussi bien toléré. Le CDB-2914, dont le nom commercial sera ELLA, semble même plus efficace, à partir de la 48e heure qui suit le rapport sexuel non protégé. Ce qui peut être un avantage pour les femmes qui n'ont pas pu prendre leur contraceptif d'urgence dans les premières 48 heures postcoïtales. Toutefois, il est nécessaire que les résultats de cette étude soient confirmés. C'est l'objet d'une étude multicentrique de phase III incluant plus de 1 000 femmes qui ont eu un rapport sexuel non protégé dans les 5 jours (120 heures) précédant la prise de ce contraceptif d'urgence (2). Si cette étude confirme l'efficacité du CDB-2914 dans cette indication, HRA-PHARMA sollicitera l'approbation de la FDA pour ELLA.
Cependant, rappelons que la contraception d'urgence n'est pas destinée à se substituer à la contraception conventionnelle. Elle a pour dessein d'élargir le champ d'application de cette contraception et de réparer, dans une certaine mesure, quelques-uns de ses échecs. La contraception d'urgence doit être intégrée dans une pédagogie globale de la contraception.
* Société francophone de contraception, hôpital Saint-Louis, Paris.
1. Creinin MD et al. Obstet Gynecol 2006 ; 108 :1089-97.
2. Serfaty D. Génésis, 125, nov. 2007, p 18.
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