15-17 juin 2006 à Biarritz
AU COURS des vingt dernières années, l’espérance de vie s’est accrue en grande partie grâce à une diminution des décès d’origine cardio-vasculaire, conséquence des progrès dans le traitement de l’infarctus du myocarde.
Dans le même temps, l’incidence de l’obésité et du diabète de type 2 a connu une très forte augmentation et ces deux pathologies sont aujourd’hui les principales responsables des maladies cardio-vasculaires. Cette tendance, observée initialement dans les pays développés, tend désormais à atteindre également les pays en voie de développement.
A l’origine de ce phénomène, un accroissement de la consommation de lipides, qui représentent en moyenne 40 % de la ration alimentaire, et de sucres rapides (20 % de l’apport calorique)
Un impact économique.
Ce problème médical a des conséquences économiques importantes et en Europe, 57 % des coûts sont liés à l’hospitalisation. Les dépenses d’hospitalisation sont par exemple multipliées par 5,5 chez les diabétiques ayant des complications vasculaires. Maladie coronaire et accident vasculaire cérébraux surviennent à un âge plus tardif, avec là encore un impact économique majeur. «On estime ainsi que, en 2040, les dépenses liées à la maladie coronaire et aux AVC seront multipliées par 50 aux Etats-Unis et par 250 dans un pays tel que le Brésil. Il est donc essentiel de trouver des solutions car aucun pays ne pourra faire face à une telle inflation des coûts.»
Cela passe par une meilleure prévention et le développement de marqueurs précoces des lésions, ce qui sous-tend bien évidemment de fortement développer les efforts de recherche, en premier lieu de la recherche fondamentale. Les travaux récents ont permis de souligner le rôle majeur joué par l’adipocyte, cellule qui sécrète des cytokines et est impliquée dans l’insulinorésistance, le diabète et les dyslipidémies. La protection de l’endothélium est une autre voie majeure de la recherche. Tous les facteurs de risque cardio-vasculaire altèrent l’endothélium, qui doit être protégé au niveau moléculaire et cellulaire. On a pu mettre en évidence le rôle protecteur des cellules progénitrices de la moelle. Lorsque la moelle est incompétente, le remodelage est altéré, ce qui aboutit à une sénescence du tissu artériel. Plusieurs travaux ont montré qu’il est possible de stimuler la moelle osseuse, ce qui ouvre la voie à de nouvelle pistes thérapeutiques.
Les progrès de l’imagerie bénéficient à la recherche fondamentale, notamment pour l’étude des dépôts de lipides et de la plaque et leur régression sous divers traitements. Autre cible thérapeutique largement étudiée : l’inflammation.
En attendant les résultats de ces recherches, il faut accentuer la prévention au niveau des populations et promouvoir le développement des « polypills », qui permettent de diminuer les coûts tout en augmentant l’observance thérapeutique.
D’après la communication du Pr Valentin Fuster, Mount Sinai Hospital, New York.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature