Les stéroïdes au coeur de la longévité

Des molécules contre le temps qui passe

Publié le 19/06/2006
Article réservé aux abonnés
1276198771F_Img233744.jpg

1276198771F_Img233744.jpg

IL EXISTE PLUS de trois cents théories sur le vieillissement et on reconnaît, à côté des gènes, l’impact de l’environnement qui est différent pour chacun d’entre nous : il s’agit de toutes les circonstances extérieures, y compris les émotions et les angoisses liées aux difficultés rencontrées au cours de la vie. Le cerveau a cette particularité de fabriquer des molécules régulatrices qui influencent la structure et les activités du corps tout en subissant un feedback. Avec l’avancée dans l’âge, il y a des hormones qui diminuent (hormones sexuelles, Dhea, hormone de croissance, mélatonine), celles qui restent inchangées (cortisol, aldostérone) et celles qui augmentent (gonadotrophine, FH, LH et insuline). En ce qui concerne les hormones sexuelles, les femmes, au moment de la ménopause, passent «de tout à rien», alors que, chez l’homme, l’andropause est progressive, partiale et inégale (les problèmes du vieillissement ne sont pas corrélés au taux de la testostérone).

La Dhea.

La Dhea (déhydroépiandrostérone), hormone produite par la glande corticosurrénale, précurseur des hormones sexuelles, a suscité un grand engouement chez les personnes en quête de la jeunesse apparente malgré l’âge et reste l’objet de recherches (bien qu’il s’agisse d’un produit naturel qui n’a pas de brevet). Des recherches rapportées par le Pr Beaulieu mettent en lumière un effet positif de la Dhea sur le ralentissement du vieillissement de la peau, un effet anabolique sur les os (sans connaître les conséquences au niveau de la diminution des fractures) et un effet possible au niveau de la prévention du syndrome métabolique (une diminution de la graisse viscérale et de la résistance à l’insuline d’après une étude contrôlée américaine publiée dans « Jama » 2004). Autre découverte : l’intérêt d’une administration de la Dhea dans l’HTA pulmonaire ayant été démontré chez les rongeurs, des recherches sont en cours chez l’homme. Citons également les études contrôlées en faveur de la Dhea en ce qui concerne l’amélioration de la sensation du bien-être et des performances cognitives, ainsi qu’une étude épidémiologique démontrant que le risque de décès chez les fumeurs ayant un taux élevé de Dhea était sept fois plus bas par rapport aux fumeurs qui avaient un taux faible de Dhea.

Prégnénolone sulfate.

D’autres travaux sont conduits sur l’effet pharmacologique de la prégnénolone sulfate sur l’amélioration des troubles de la mémoire. Il reste la question ouverte : dans quelle mesure des compensations thérapeutiques pourront-elles ralentir, voire contrecarrer, le vieillissement du cerveau ?

D’après la communication du Pr E.-E. Beaulieu (Collège de France et Inserm), à l’occasion des Journées scientifiques du Forum Labo et Forum Biotech 2006.

> LUDMILA COUTURIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7982