DEFINIE PAR une limitation chronique des débits aériens, progressive et incomplètement réversible, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (Bpco) est une des principales causes de décès à travers le monde. Selon l’OMS, cette affection se place au 4e rang après le cancer, les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux et elle est en passe d’atteindre le troisième rang mondial en termes de mortalité et le cinquième rang en termes de handicap d’ici à 2020.
Le tabagisme est, de loin, la cause principale de la Bpco et prédomine très largement tous les autres facteurs étiologiques tels que l’exposition professionnelle à différents polluants (gaz toxiques, solvants, poussières de silice...) et le déficit génétique en alpha 1-antitrypsine.
La Bpco est une pathologie qui reste sous-diagnostiquée et dont la prise en charge est trop souvent tardive. Le symptôme clinique d’alerte qu’est la dyspnée apparaît lorsque la fonction respiratoire, en particulier le volume expiratoire maximal pendant la première seconde d’expiration forcée (Vems) est déjà dégradée ; mais le patient néglige facilement ce signe auquel il s’adapte progressivement et qu’il attribue volontiers à l’âge.
La Bpco est une maladie chronique dont les mécanismes physiopathologiques complexes agissent au niveau respiratoire et extrarespiratoire et qui se caractérise par une association d’atteintes irréversibles (destruction des parois alvéolaires) et d’atteintes inflammatoires et/ou de modifications du tonus musculaire potentiellement réversibles.
Réhabilitation à l’effort.
Outre l’arrêt du tabagisme qui reste la seule mesure susceptible de ralentir la détérioration de la fonction respiratoire chez les fumeurs, c’est finalement une combinaison d’actions pharmacologiques et extrapharmacologiques (réhabilitation à l’effort) qui va permettre d’obtenir un soulagement des symptômes, une amélioration de la tolérance à l’exercice et de la qualité de vie et de prévenir les exacerbations aiguës.
Le Dr John Haughney rappelle que les exacerbations aiguës sévères menacent la vie des malades et imposent une hospitalisation parfois en réanimation et que, lorsqu’elles sont peu sévères, elles peuvent néanmoins entraîner plusieurs semaines d’essoufflement pénible, une réduction des activités, mais surtout accélérer le déclin de la fonction respiratoire.
Exacerbations et déclin de la fonction respiratoire.
Selon l’étude de G.-C. Donaldson (1) publiée en 2002, les patients qui ont de fréquentes exacerbations (plus de 2,92 par an) ont un déclin plus rapide de leur fonction respiratoire : le volume maximal expiré en une seconde (Vems) et le débit expiratoire de pointe (peak flow) diminuent respectivement de 40,1 ml et de 2,99 l/min par an) ; chez les patients dont les exacerbations sont moins fréquentes, le Vems et le débit expiratoire de pointe ne sont réduits respectivement que de 32,1 ml et de 0,7 l/min par an.
L’étude récente de Soler-Cataluna (2) met en évidence un lien entre les exacerbations aiguës sévères et la mortalité chez les patients souffrant de Bpco.
Prévenir les exacerbations est devenu un objectif clé de la prise en charge des patients souffrant de Bpco.
Symbicort (budésonide/formotérol) est une association fixe de corticoïde inhalé et d’un agoniste bêta 2 à action prolongée qui s’est révélée capable de réduire de façon significative le nombre des exacerbations et de retarder la survenue de la première exacerbation. Les résultats de l’étude de Calverley et coll. (3) ont montré que Symbicort repousse la première exacerbation de 158 jours de plus que le placebo, de 100 jours de plus que le formotérol seul et de 76 jours de plus que le budésonide seul.
L’impact de cette association fixe sur la fréquence des exacerbations justifie son utilisation dans les formes évoluées où ces exacerbations sont la cause d’une importante morbidité et dans les formes les plus graves d’une mortalité non négligeable.
En France, Symbicort est indiqué depuis 2004 dans le traitement des broncho-pneumopathies chroniques de l’adulte.
« Respiratory Media forum » présidé par le Dr Haughney (General Practitioner Glasgow, Research University of Aberdeen).
(1) Donaldson GC, Seemungal Tar et coll. Relationship Between Exacerbation Frequency and Lung Function Decline in Chronic Obstructive Pulmonary Disease. « Thorax », 2002 ; 57, 847-852.
(2) Soler-Cataluna JJ, Martinez-Garcia, Roman SanchezP et coll. Severe Acute Exacerbations and Mortality in Patients with Chronic Obstructive Pulmonary Disease. « Thorax », 2005 ; 60 : 925-991.
(3) Calverley PMA, Olsson H. Budesonide/Formoterol in a Single Inhaler Sustains Improvements in Lung Function over 12 Months Compared with Monocomponents and Placebo in Patients with COPD. Abstract at American Thoracic Society Meeting, Seattle, May 17-21, 2003.
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