AU-DELÀ de la découverte de nouveaux traitements toujours plus ciblés et d'une prise en charge toujours plus efficace, l'un des moyens pour augmenter les taux de survie en cancérologie consiste à effectuer des diagnostics à des stades plus précoces. Lorsque le dépistage est possible et justifié, ses enjeux sont importants pour les médecins et pour les patients, qui voient ainsi leurs chances de guérison augmenter.
D'immenses moyens ont été engagés dans le plan Cancer en faveur du dépistage. Néanmoins, le taux de participation des femmes aux campagnes de dépistage organisées pour le cancer du sein reste inférieur aux recommandations européennes (43 % au lieu de 70 %). Cette différence s'explique en grande partie par l'abandon rapide du dépistage après une première mammographie ; en effet, sur 100 femmes ayant effectué une première mammographie dans le cadre du dépistage organisé, seules 46 % d'entre elles en ont effectué une seconde. Or, selon les données épidémiologiques de 2000, on peut estimer à 2 000-3 500 le nombre de vies sauvées avec un dépistage organisé du cancer du sein.
Optimiser la participation au dépistage du cancer, tel est l'objectif d'Edifice (Etude sur le dépistage des cancers et ses facteurs de compliance), nouveau programme lancé par Roche qui se déroulera en trois étapes : établir un état des lieux permettant de mieux comprendre les comportements face à la démarche du dépistage d'un cancer ; mener une réflexion approfondie sur ces nouvelles données ; proposer des actions à entreprendre.
Une enquête de grande envergure.
La première étape est le lancement d'une enquête de grande envergure pour mieux comprendre les comportements face à la démarche du dépistage : pour les quatre cancers les plus fréquents (sein, prostate, colo-rectal, bronchique) et dont le dépistage est recommandé (cancer du sein et colo-rectal) ou ne l'est pas (prostate et poumon). Deux évaluations sont effectuées en parallèle : auprès du grand public (interview de 1 500 personnes de 40 à 74 ans) et auprès des médecins (interview de 500 médecins généralistes et de 150 médecins exerçant en dispensaire). Pour mieux comprendre les facteurs expliquant la participation au dépistage, de masse et individuel, la non-participation ou son abandon après une ou plusieurs démarches de dépistage, plusieurs grands thèmes seront explorés :
- des thèmes généraux tels que le profil des patients (âge, sexe, habitat...), la consommation médicale (vaccinations, traitement hormonal substitutif...) ou encore les croyances et représentations en matière de santé (sentiment d'être concerné par sa santé, par le cancer...) ;
- des thèmes plus spécifiquement associés au cancer et à son dépistage tels que le niveau d'anxiété face à cette démarche, le niveau des connaissances sur le dépistage et ses modalités, les motivations et les freins face à la décision de se faire dépister et, plus encore, le vécu du premier examen de dépistage et des examens ultérieurs (éventuelle douleur ressentie, qualité des informations délivrées, compréhension des résultats...).
Des résultats attendus pour juin.
Cette enquête sera réalisée avec une méthodologie rigoureuse (échantillons représentatifs et tirés au sort selon la méthode des quotas, entretiens téléphoniques menés par des enquêteurs spécialisés du département santé de l'institut TNS-Sofres).
Cette grande enquête, première étape du programme Edifice, vient d'être mise en place. Les résultats, attendus en juin 2005, apporteront un éclairage précieux sur les comportements, les réticences, la non-participation à la démarche de dépistage face aux cancers les plus fréquents. Les croyances et les représentations à propos du cancer, la consommation médicale et les relations avec les médecins traitants seront aussi explorées.
Conférence de presse organisée par Roche, à laquelle participaient : le Pr J.-F. Morère (CHU Avicenne, Bobigny), les Drs S. Dolbeault (institut Curie, Paris) et D. Serin (institut Sainte-Catherine, Avignon) ainsi que C. Roussel (Roche).
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