Coronaropathie et mode de vie
LA MOITIÉ des patients arrêtent leur traitement hypocholestérolémiant avant un an, 75 % avant deux ans. Le même constat d'échec à moyen terme est observé pour les traitements antihypertenseurs et plus encore pour les recommandations d'hygiène de vie (activité physique, régime alimentaire, sevrage tabagique). Dès lors, il s'agit de déterminer le moyen d'améliorer l'observance à long terme du traitement des facteurs de risque cardio-vasculaire. Un travail présenté par M. J. Budoff (Canada) a étudié l'impact du score de calcifications coronariennes, sur l'adhésion des patients aux mesures préventives. En effet, le score de calcifications coronaires calculé par tomographie à faisceau d'électrons est un bon reflet des lésions d'athérosclérose et a une valeur prédictive du risque cardio-vasculaire.
Un ensemble de 1 215 patients asymptomatiques qui avaient bénéficié d'un tel examen ont répondu, longtemps après, à un questionnaire sur leurs comportements en matière de santé. Plus de trois ans après la quantification et la visualisation des lésions coronariennes, il existait une différence significative dans l'adhésion au traitement et aux mesures d'hygiène de vie entre le groupe des patients ayant le meilleur score et celui avec le plus de calcifications coronaires : les pourcentages d'adhésion au traitement étaient, respectivement, de 40 et 79 % pour l'utilisation de statines (p < 0,001), de 34 et 57 % pour les mesures diététiques (p < 0,0001) et de 46 et 67 % pour la pratique d'un exercice physique (0,0001). En revanche, les différences concernant le sevrage tabagique (52 % et 74 % ; p = 0,08) et l'utilisation d'antioxydants (p = 0,92) n'étaient pas significatives. Les auteurs concluent que la quantification des lésions coronaires (par une méthode non invasive) est une information susceptible de renforcer la motivation des patients à se traiter durablement.
L'activité physique améliore les facteurs de coagulation.
Parmi les facteurs de risque cardio-vasculaire à corriger, la sédentarité occupe une place importante, qui justifie de nombreuses campagnes d'information. En revanche, les mécanismes par lesquels l'activité physique joue un rôle protecteur ne sont pas tous bien connus. Une nouvelle analyse de l'étude Framingham suggère que l'exercice physique agit sur la coagulation et réduit le risque de thrombose. Geoffrey et coll. ont mesuré, chez plus de 3 000 personnes âgées de 54 ans en moyenne, différents paramètres biologiques de la coagulation. Après ajustement du poids, de l'âge et des autres facteurs de risque cardio-vasculaire, ils ont observé que le groupe le moins actif présentait des taux de fibrinogène, d'inhibiteur de l'activateur du plasminogène et de facteur VII plus élevés que les sujets les plus actifs. Or tous ces paramètres augmentent le risque thrombotique et, donc, les événements cardio-vasculaires.
Enfin, les facteurs permettant le retour à une vie normale après un événement coronarien sont importants à connaître. Un travail présenté par Avinash Khanna a évalué sur une population de 500 patients qui ont subi une angioplastie les paramètres favorisant la reprise d'une activité professionnelle. A un an, 1 % étaient décédés et 26 % perdus de vue. Parmi les 355 dossiers analysés, 84 % avaient repris une activité professionnelle et 16 % ne travaillaient pas. Les facteurs favorables à une reprise d'activité étaient : l'absence de douleur après l'intervention (2,5 fois plus de reprises), un âge inférieur à 60 ans (5,1 fois plus), un statut marital (2,5 fois plus) et l'absence d'autres atteintes artérielles (5,4 fois plus). En conclusion, les auteurs soulignent l'importance de s'assurer de la disparition totale des symptômes pour faciliter le retour du coronarien à une vie normale.
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