CONGRES HEBDO
L'objectif du traitement d'un cancer de la prostate localisé est la guérison alors que, dans le cas d'un cancer avancé et/ou métastatique, il s'agit avant tout d'améliorer la qualité de vie, la maladie étant inguérissable.
La découverte d'un cancer de la prostate localisé conduit à proposer au patient un traitement ayant le plus de chances d'être curatif.
Dans cette indication, le traitement chirurgical (prostatectomie radicale) est celui qui donne les meilleurs résultats : 90 % de survie sans récidive à cinq ans. Cependant, il n'est pas dénué d'inconvénients, avec notamment des risques de troubles sexuels (impuissance) et d'incontinence.
D'autres solutions sont maintenant de plus en plus souvent proposées, telles la radiothérapie externe et la curiethérapie, traitements à visée curative reconnus dans la prise en charge des cancers localisés.
La radiothérapie externe
Avec les progrès accomplis ces dernières années, notamment l'amélioration des techniques de radiothérapie, l'irradiation est de mieux en mieux ciblée.
La radiothérapie de conformation tridimensionnelle (visualisation dans l'espace par un scanner à trois dimensions) permet d'augmenter les doses et de cibler une zone bien définie de la prostate.
La curiethérapie
La curiethérapie, ou brachythérapie, nécessite une anesthésie générale. Elle consiste à implanter des grains d'iode radioactif directement dans la prostate.
Cette technique impose une sélection précise des patients car, pour donner de bons résultats, elle doit être strictement réservée aux patients qui ont une tumeur localisée de petite taille avec un taux de PSA < 10 ng/ml, c'est-à-dire un cancer peu agressif. Ce type de cancer représente plus de la moitié des cancers dépistés très précocement.
Cependant, ces techniques ont également des effets secondaires indésirables. Outre la diarrhée contemporaine de l'irradiation, des complications peuvent survenir : des cystites et des rectites radiques, de moins en moins fréquentes mais qui persistent, et des troubles sexuels, moins fréquents qu'après prostatectomie. Ces derniers surviennent plus tardivement et seraient améliorés par les traitements actuels des dysfonctions érectiles qui semblent plus efficaces après radiothérapie qu'après chirurgie.
D'autres traitements à visée curative, tels les traitements par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) et la cryothérapie ont été proposés.
La technique des ultrasons focalisés à haute intensité repose sur l'utilisation d'ultrasons émis par voie endorectale et focalisés sur la prostate.
Ultrasons et cryothérapie
Les ultrasons produisent une chaleur intense, cette élévation de la température provoque une nécrose et une destruction du tissu à l'intérieur de la zone ciblée.
Ce traitement, actuellement en fin d'évaluation a déjà commencé à faire ses preuve notamment dans les cancers localisés de petite taille.
Il nécessite une anesthésie générale et une courte hospitalisation.
La cryochirurgie utilise les effets du froid (- 40 °C à - 60 °C) pour induire une nécrose. Il s'agit d'une technique ancienne, abandonnée en raison de ses complications (incontinence, fistules rectales), mais qui est réutilisée après avoir été modifiée : congélation plus rapide et plus précise de petites zones à l'aide de 4 à 5 aiguilles introduites dans la prostate, réchauffement des tissus avoisinants pour éviter les fistules.
Le traitement par cryothérapie paraît prometteur, mais actuellement, seulement quinze patients ont été traités en Allemagne.
La photothérapie dynamique est une nouvelle approche thérapeutique.
Une voie d'avenir
Elle permet la destruction localisée d'un tissu par un agent photosensibilisant activé par la lumière.
La destruction s'effectue de façon sélective à la fois par la captation préférentielle de l'agent photosensibilisant par le tissu à détruire et par la précision de l'illumination.
Les nouveaux agents photosensibisants ont une demie-vie courte, ils sont éliminés en vingt minutes, ce qui évite aux patients d'avoir à se protéger longtemps de la lumière, et ils ne sont plus allergisants.
La photothérapie dynamique s'applique au traitement du cancer localisé de la prostate, le produit photosensibilisant est injecté par voie intraveineuse, une aiguille introduite dans la prostate va illuminer les tissus, entraînant leur nécrose.
Cette technique, déjà utilisée dans d'autres pathologies, pourrait être une voie d'avenir dans le traitement du cancer localisé de la prostate.
D'après un entretien avec le Pr Pierre Teillac (hôpital Saint-Louis, Paris).
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