Les greffés ont un risque élevé de cancer cutané

Publié le 05/01/2003
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La fréquence de ces cancers dépend de l'ancienneté de la greffe et donc de la durée du traitement immunosuppresseur ; le délai moyen d'apparition est de sept à huit ans. L'intensité du traitement intervient également. Le type de peau et l'importance de l'exposition solaire sont aussi des facteurs déterminants. Enfin, la présence de verrues, favorisées par l'immunosuppression, doit être considérée comme un facteur de risque supplémentaire.
Quant au type de cancer cutané, il s'agit le plus souvent d'un carcinome spinocellulaire. Les lésions sont volontiers multiples et localisées au niveau des zones exposées. Chez le sujet greffé, les carcinomes spinocellulaires sont particulièrement agressifs et métastatiques. Le risque de récidive est important.
Les carcinomes basocellulaires sont plus rares ; ils n'ont pas de particularité sémiologique et conservent un grand polymorphisme. La fréquence des mélanomes n'est pas (pays nordiques) ou peu augmentée (essais australiens) chez les greffés.
Tous les immuno-suppresseurs, y compris les plus récents, favorisent l'apparition de cancers cutanés. Aussi, la surveillance de tels traitements doit s'établir au moins une fois par an en consultation de dermatologie. Une fiche conseil, intitulée « Peau et greffe d'organe », a été élaborée à l'usage des patients par un groupe de dermatologues. Elle informe du risque et insiste sur la nécessité d'une surveillance rapprochée et d'une protection solaire efficace. La plupart des services de transplantation prévoient un examen dermatologique avant la greffe, puis au moins une fois par an.

D'après une conférence du Dr Sylvie Euvrard (Lyon) au 20e Congrès mondial de dermatologie

Dr Denise CARO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7245