European Respiratory Society 14-18 septembre 2002 à Stockholm

Prévenir les infections respiratoires de l'enfant par la vaccination

Publié le 17/10/2002
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CONGRES HEBDO

Un vaccin antipneumococcique conjugué immunogène chez le petit nourrisson est disponible depuis plus de un an. Bien qu'il ne soit toujours pas remboursé à l'heure actuelle dans notre pays, ses indications initialement ciblées sur les enfants à risque se sont beaucoup élargies. Des études se poursuivent pour mieux évaluer l'impact de ce vaccin. Une étude menée par E. Sanders a confirmé la réduction des infections invasives à pneumocoque chez des nourrissons sains vaccinés et suivis pendant dix-huit mois. Une étude précédente, menée pendant deux ans chez 37 000 nouveau-nés sains a montré une moindre incidence des infections invasives dans le groupe vacciné que dans celui ayant reçu le placebo, ainsi qu'une diminution de la fréquence des otites moyennes aiguës.

Un vaccin trivalent atténué

T. Vesikari a rapporté les résultats d'une étude scandinave évaluant la sécurité d'emploi et la tolérance de la vaccination antigrippale administrée par voie nasale chez des nourrissons gardés en crèche. Dans cet essai randomisé, la moitié des enfants ont été vaccinés par un vaccin vivant atténué trivalent, et les autres ont servi de témoins. Le vaccin a été bien toléré et, autre fait important, on n'a pas observé de transmission du virus grippal des nourrissons vaccinés à ceux qui ne l'avaient pas été.
Des études cliniques sont en cours pour évaluer son efficacité en termes de production d'anticorps protecteurs. Ces essais, évalueront également la fréquence des infections respiratoires hautes et basses au décours de la vaccination, et leur éventuelle réduction.
Chez les enfants et les adultes asthmatiques, il est recommandé d'utiliser la vaccination antigrippale classique par le vaccin inactivé, des travaux récents ayant montré qu'il est efficace et bien toléré dans ce contexte.

Contre les bronchiolites

E. Simoes (Etats-Unis) a fait le point sur la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons. Il a également exposé les nouvelles perspectives vaccinales dans ce domaine.
Le VRS est peu immunogène, et les réinfections sont habituelles tout au long de la vie.
Les infections à VRS, fréquentes chez les enfants âgés de moins de un an, sont parfois à l'origine de bronchiolites et de pneumopathies graves, en particulier chez les prématurés.
Les premiers vaccins anti-VRS ont donné des résultats décevants.
La mise au point de nouveaux vaccins anti-VRS est difficile en raison de l'absence de modèle animal idéal pouvant contracter une infection à VRS. De plus se pose le problème d'obtenir des anticorps protecteurs chez les très jeunes nourrissons dont le système immunologique est immature. Trois vaccins vivants atténués sont en cours de développement chez le nouveau-né, avec des résultats prometteurs. Mais selon E. Simoes, «  la prochaine étape pourrait être l'immunisation des femmes en fin de grossesse, afin de prévenir une infection chez le nouveau-né ».
Enfin, des résultats préliminaires laissent penser que, dans un avenir plus lointain, des vaccins anti-VRS pourraient être issus d'une technique particulière dite de « reverse genetics », fondée sur la modification du génome du VRS.

D'après les communications des Drs T. Vesikari (Finlande), E. Sanders (Pays-Bas) et E. Simoes (Etats-Unis) et d'après un entretien avec le Dr Brigitte Fauroux, hôpital Armand-Trousseau (Paris).

Dr Caroline RIGO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7201