Le diabète de l'enfant a été pendant longtemps une maladie auto-immune avec destruction massive des îlots de Langerhans et insulinodépendance. Beaucoup plus récemment a été décrit le diabète de type 2 de l'enfant.
Actuellement, selon les séries, de 8 à 45 % des diabètes diagnostiqués chez l'enfant aux Etats-Unis seraient des diabète 2. Au moins 0,28 % de l'ensemble des enfants seraient concernés. Il s'agit d'enfants âgés de plus de 10 ans, obèses pour la plupart d'entre eux, avec fréquemment des antécédents familiaux de diabète, une appartenance à une ethnie minoritaire (aux Etats-Unis), ou un milieu socio-économique défavorisé. La géographie épidémiologique est la même que celle de l'obésité.
Une équipe canadienne a étudié le devenir de 51 enfants dont le diabète 2 a été découvert avant l'âge de 17 ans et maintenant agés de 18 à 33 ans. Sept d'entre eux sont décédés dont deux de mort subite lors d'une dialyse à l'âge de 25 et 31 ans. Trois autres sont encore sous dialyse (de 26 à 29 ans). Une jeune femme de 26 ans est aveugle et une autre amputée.
Parmi ces jeunes femmes, 56 grossesses ont été déclarées, dont seulement 35 avec un enfant vivant. Un de ces enfants est devenu diabétique à l'âge de 9 ans.
Leur équilibre glycémique est difficile à obtenir, ce qui explique l'importance de l'incidence des complications. Seul un sur six a une hémoglobine glyquée inférieure à 7 %, tandis que plus de la moitié ont des valeurs supérieures à 10 %. Un tiers de ces enfants ont été traités par insuline ; les autres l'ont été par des antidiabétiques oraux.
Milieux défavorisés
Ces constations suggèrent l'urgence d'un dépistage et d'une prise en charge plus intensive des enfants à haut risque. Malheureusement, ce sont des enfants issus le plus souvent de milieux défavorisés, obèses, avec une insulinorésistance. La perte de poids et la lutte contre la sédentarité sont probablement les meilleurs moyens préventifs et restent fondamentaux dans la prise en charge.
Cette situation n'est pas qu'un cauchemar américain : des cas sont décrits au Royaume-Uni, où 0,4 % des enfants nouvellement diagnostiqués ont un diabète 2.
San Francisco. 62e Congrès de l'Association américaine du diabète (ADA). D'après la communication de H. Dean, B. Flett (Winnipeg), D. Hale (San Antonio), T. Barrett (Londres).
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