CONGRES HEBDO
Les termes du problème relatif à l'ostéoporose ont été posés on ne peut plus clairement par Joseph Melton (Rochester, Etats-Unis). Le vieillissement de la population mondiale va entraîner une augmentation « dramatique » des fractures de hanche ostéoporotiques, qui devraient passer de 1,7 million par an à environ 6,3 millions par an d'ici à cinquante ans dans le monde. Bien d'autres pathologies vont connaître de semblables hausses, pour la même raison. Les ressources économiques étant de fait limitées, il va falloir privilégier certaines actions.
Deux critères de choix apparaissent à l'évidence incontournables : la richesse du pays considéré et sa culture. Certains porteront leurs efforts sur le traitement des patients atteints de fracture avérée, d'autres sur le dépistage des patients à risque de fractures. Cette dernière approche repose en grande partie sur le dépistage de masse par la densitométrie. Il faut bien avouer que son coût empêche la plupart des pays d'y avoir recours. A ce propos, il faut souligner l'initiative de l'IOF (International Osteoporosis Foundation) d'affecter un camion pour effectuer ce dépistage en Europe. L'affluence qu'il a attirée à Lisbonne pendant le congrès montre qu'il s'agit d'une idée à méditer.
Prévention primaire
Cependant, insiste Joseph Melton, même en imaginant qu'il soit possible de mettre au point un outil de dépistage valable pour tous (les critères actuels sont applicables avant tout aux populations « caucasiennes »), restera le problème du coût des traitements : à partir de quel niveau de risque ou de lésion traite ? La prévention dite primaire revêt donc une importance cruciale.
Dans ce type de stratégie, l'information concernant la pathologie tient la première place. Différents posters présentés à Lisbonne montrent que la partie n'est pas gagnée. Au Portugal, une étude a indiqué que, si les femmes ménopausées connaissent assez bien l'ostéoporose, elles n'en tirent guère de conséquences pratiques, ce qui devrait faire réfléchir tous ceux qui pensent que la prévention se réduit à l'information.
Quant aux médecins, il semble que certains ont du mal à établir un lien entre une fracture chez une personne âgée et l'existence éventuelle d'une ostéoporose, comme l'ont montré trois études, menées l'une au Cameroun, l'autre aux Pays-Bas et la dernière au Royaume-Uni. Si ce constat peut être généralisé, l'enquête menée au Japon sur l'engagement des municipalités dans la prévention de l'ostéoporose n'a alors rien de bien surprenant : la moitié se contente de quelques conférences auxquelles assiste un public clairsemé et peu attentif...
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