Chez des enfants obèses, il existe un lien entre la classe I du VNTR (Variable Number Of Tandem Repeat) en 5' du promoteur du gène de l'insuline et une production d'insuline à jeun plus élevée. Cette production d'insuline à jeun contribuerait à l'aggravation de l'obésité.
Le polymorphisme VNTR 5' se situe dans la région régulatrice du gène de l'insuline et présente un très grand nombre d'allèles classés en trois groupes selon leur taille : courts (classe I), moyens (classe II), longs (classe III). Chez les Caucasiens, on trouve essentiellement des allèles de classe I et III. Les allèles de classe I ou de classe III du VNTR sont de transmission paternelle. Cette transmission est associée au diabète ou à l'obésité.
Dans une analyse regroupant les résultats obtenus dans une cohorte de 238 familles recrutées dans un contexte d'obésité précoce chez l'enfant (Pr Bougnères), il existe un excès de transmission paternelle significative de la classe I du VNTR (p = 0,0002). Une distorsion de transmission paternelle a également été retrouvée pour un allèle du polymorphisme d'un gène de l'IGF 2. A l'inverse, chez des enfants non atteints par l'obésité, un autre allèle APA IA semble être préférentiellement transmis (80 % ; p = 0,02).
Depuis dix ans, l'étude Fleurbaix Laventie Ville Santé suit une cohorte d'enfants et leurs parents, ce qui permet de réaliser des études prenant en compte le phénotype, les comportements, la présence d'activité physique et sa quantification, différents paramètres hormonaux, ainsi que d'éventuels facteurs génétiques.
Il était intéressant de vérifier dans la population générale d'enfants non obèses de la cohorte Fleurbaix Laventie Ville Santé (432 enfants, dont 226 garçons et 206 filles âgés en moyenne de 13,5 ans et appartenant à 293 familles) s'il existait une association entre le polymorphisme VNTR et l'adiposité de l'enfant.
La comparaison de divers paramètres d'adiposité
Les auteurs ont comparé chez les enfants différents paramètres d'adiposité, tels que la somme des plis sous-cutanés, le pourcentage de masse grasse, le tour de taille, l'IMC (indice de masse corporelle) et les concentrations plasmatiques à jeun d'insuline, de leptine, de glycémie, selon le génotype du VNTR après ajustement sur l'âge, la taille et le stade pubertaire, de manière séparée chez les filles et chez les garçons.
Chez les garçons, les homozygotes VNTR I/I et les hétérozygotes I/III ont un IMC, une épaisseur des plis cutanés et un tour de taille supérieurs aux homozygotes III/III, le taux de leptine (associé à la masse grasse) est significativement inférieur chez les garçons III/III. L'insulinémie et la glycémie ont tendance à être plus élevées, mais de manière non significative. Il semble donc que les porteurs du génotype III/III soient plutôt protégés contre le développement de l'adiposité.
Chez les filles, la même tendance est observée, mais de façon non significative. Ces relations ne sont pas retrouvées dans la population adulte de l'étude.
Ces résultats ont pour intérêt de mieux comprendre les mécanismes de protection contre l'obésité, ce qui pourrait avoir une incidence sur les stratégies de prévention ou de prise en charge.
Alfediam 2002, Strasbourg. Communication de Barbara Heude et Marie-Aline Charles (INSERM U258, Villejuif), S. Dubois et Philippe Froguel (CNRS 80-90, institut Pasteur, Lille).
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