CONGRES HEBDO
Pour distinguer la plainte d'un sujet ayant un vieillissement cognitif normal de celle d'un sujet ayant des troubles pathologiques de la mémoire, le Dr François Sellal préconise de la confronter à d'autres critères de jugement : des tests cognitifs simples de débrouillage comme le test de cinq mots et le test de l'horloge ou le MMS de Folstein (un résultat inférieur à 24 peut amener à soupçonner une démence) ainsi que l'évaluation du degré d'autonomie du sujet dans les activités de la vie quotidienne (transports, gestion du budget, prise de médicaments, utilisation du téléphone...).
Si ces tests suggèrent une baisse des performances mnésiques et de l'autonomie, un bilan plus détaillé, neuro-psychologique et par imagerie s'impose à la recherche d'une démence sous-jacente ou d'une dépression.
Le rôle de la dopamine
Si l'autonomie est préservée et les tests de mémoire normaux, la situation est a priori rassurante et peut faire évoquer un contexte anxieux. Le patient sera rassuré, mais néanmoins suivi si la plainte persiste.
Si l'autonomie est préservée mais que les performances mnésiques sont perturbées, il peut s'agir d'un trouble cognitif léger ou parfois du MCI (Mild Cognitive Impairment). Le MCI peut représenter les premiers stigmates d'un processus démentiel ou être une entité autonome. Dans ce contexte de MCI, on peut envisager soit de corriger les symptômes du MCI à l'aide de substances ayant une action sur les performances mnésiques, soit avoir recours d'emblée aux médicaments utilisés dans la maladie d'Alzheimer.
Selon la récente étude randomisée de Nagaraja (1), menée avec le piribédil, agoniste des récepteurs dopaminergiques, versus placebo auprès de 60 patients âgés souffrant de troubles cognitifs légers, d'aggravation progressive (score au MMSE compris entre 21 et 25), on note une amélioration significative chez plus de la moitié des patients sous piribédil après trois mois de traitement. « Ces résultats, observe le Pr H. Allain, confirment le rôle du déclin de la dopamine dans les troubles cognitifs du sujet âgé. » Notion étayée par le Pr Nora Volkow qui rapporte notamment que la perte de l'activité dopaminergique liée au vieillissement est associée à des modifications des performances.
D'après un amphi consacré aux « Troubles de la mémoire au quotidien : comment les dépister et les prendre en charge », parrainé par Euthérapie. Avec la participation du Dr François Sellal (Strasbourg), du Pr Hervé Allain ( Rennes) et du Pr Nora Volkow (New York).
(1)Etude randomisée du piribédil, agoniste dopaminergique dans le traitement des troubles cognitifs légers.
" Am.J.Psychiatry "2001;158/9:1517-19.
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