De notre envoyé spécial
Une élévation du HDL cholestérol a un effet hautement protecteur sur le risque cardio-vasculaire. Les premières mesures à prendre sont environnementales : perte de poids, activité physique régulière, arrêt du tabagisme. L'alimentation intervient en particulier au niveau des lipides, les acides gras mono-insaturés (dont l'huile d'olive) ayant une action bénéfique.
Les buveurs modérés et réguliers de boissons alcoolisées ont une moindre morbi-mortalité cardio-vasculaire, quel que soit le type de boisson (bière ou vin). La modération est définie par la consommation quotidienne de trois verres ou moins de boissons alcoolisées chez l'homme et de deux chez la femme, ce qui correspond respectivement à 30 et 20 g d'alcool par jour car chaque verre traditionnel (10 cl pour le vin, 25 cl pour la bière) apporte une quantité comparable d'environ 10 g d'alcool.
L'effet cardioprotecteur passe par une action sur la coagulation (moins de thrombose) et sur le profil lipidique.
L'effet de l'éthanol sur les particules HDL a été étudié au niveau biomoléculaire. Pour G. Pifat, l'intervention se situe au niveau de l'interface lipidoprotéique de la lipoprotéine. Il s'agit d'un effet lié à la molécule d'éthanol, et donc indépendant du type de boisson alcoolisée.
Fleurbaix Laventie Ville Santé
Les données de l'étude Fleurbaix Laventie Ville Santé mettent en évidence un impact différent selon le sexe sur le profil lipidique d'une consommation de bière.
Les auteurs ont évalué les impacts respectifs de la bière et du vin sur le cholestérol total, le LDL et le HDL. Dans ce travail, 520 sujets (236 hommes et 284 femmes) ont bénéficié d'enquêtes alimentaires et de questionnaires portant sur leur consommation de boissons alcoolisées. La consommation d'alcool a été rapportée à un nombre de verres correspondant, pour chacun, à un apport de 10 g d'alcool. Toutes les analyses statistiques ont été réalisées après ajustement sur l'activité physique, le tabagisme et l'age.
Parmi les femmes, 41 % ne boivent jamais de bière et 24 % jamais de vin. Les hommes sont respectivement 9 % et 5 % dans cette situation et boivent des quantités plus importantes d'alcool.
La consommation totale d'alcool (bière et vin confondus) est associée de manière significative à une élévation du HDL cholestérol chez l'homme (p < 0,008) et la femme (p < 0,02). On observe de plus, chez la femme, une baisse du LDL cholestérol qui passe de 0,93 g/l à 0,77 g/l (p < 0,07). Cet effet est surtout significatif chez les buveuses de bière.
Bière : le HDL chez l'homme, le LDL chez la femme
Lorsque l'on sépare buveurs de bière et de vin, la bière est associée à un HDL plus élevé chez l'homme (et pas chez la femme) et un LDL abaissé chez la femme (p < 0,006), mais pas chez l'homme. Les triglycérides ne sont pas modifiés, sauf chez les femmes qui ont les plus fortes consommations de bière, en restant dans des valeurs normales.
Dans cette étude, les seules modifications observées chez les buveurs de vin sont une augmentation du HDL... chez les femmes (p < 0,004).
Les auteurs concluent sur l'intérêt d'une consommation modérée de boissons alcoolisées, quel qu'en soit le type (uniquement chez les personnes déjà consommatrices), en termes de diminution du risque cardio-vasculaire, et soulignent les points d'impact positifs différents de la bière en fonction du sexe. On ne peut néanmoins pas recommander aux abstinents de boire, le risque d'addiction existant quelle que soit la boisson alcoolisée.
(1) New York. 15e DALM. D'après une communication de V. Deschamps et coll. (FLVS Study Group) et G. Pifat (Zagreb).
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