L E caractère « épidémique » de l'incidence du reflux gastro-sophagien (RGO), maladie du haut appareil digestif la plus fréquente, est souligné par les experts, de même que l'incidence croissante, sans que l'on sache pourquoi, du carcinome sophago-gastrique proximal qui implique, sans doute, de nouvelles stratégies de dépistage.
La recherche se poursuit concernant l'infection à Helicobacter pylori, infection chronique touchant la moitié de la population mondiale, qui peut jouer un rôle dans la genèse des ulcères duodénaux et des cancers gastriques.
Helicobacter pylori
Cependant, souligne K. Mc Coll (Ecosse), les mécanismes sous-jacents diffèrent selon les deux cas de figure : gastrite antrale non atrophique avec surproduction acide pour l'ulcère, pangastrite atrophique avec sécrétion acide réduite pour le cancer. Des études récentes suggèrent qu'une prédisposition génétique de l'hôte influence à la fois la susceptibilité à l'infection par Helicobacter et le processus de cancérisation...
Par ailleurs, les techniques d'endoscopie pour le diagnostic et l'évaluation du stade des carcinomes gastro-sophagiens s'affinent, souligne le Pr T. Ponchon (Lyon, France) : utilisation de colorants, échographie endoscopique notamment.
En dehors des cancers, les maladies digestives, comparées aux maladies cardio-vasculaires, entraînent une mortalité qui reste modeste. Cependant, certaines maladies inflammatoires intestinales restent des pierres d'achoppement thérapeutique : une recherche sur les moyens d'infléchir le cours de ces maladies se poursuit : cytokines, TNF-alpha, anticorps anticytokines, etc.
Reflux gastro-sophagien
Le RGO est une affection fréquente : environ 20 % de la population des pays industrialisés font l'expérience de pyrosis régurgitation une fois par semaine, et 10 % plus souvent. Moins de 10 % des cas évoluent vers des complications graves (sophagite peptique avec ulcérations et sophage de Barrett, lésion précancéreuse du cardia), mais la plupart des patients ont une qualité de vie altérée.
Un capteur de reflux à usage unique est actuellement en évaluation ; il pourrait permettre de mieux sélectionner les patients devant subir une endoscopie.
« La suppression, rapide et efficace, de la sécrétion acide par les IPP (inhibiteurs de pompe à protons) permet un contrôle des symptômes dans la grande majorité des cas », souligne le Pr J. Tack (Louvain, Belgique) . « Un certain nombre de patients ont besoin d'un traitement d'entretien dosé " sur mesure". Chez les patients sans lésions visibles à l'endoscopie, un traitement à la demande semble une bonne option, compte tenu du rapport coût/bénéfice », estime-t-il.
En cas de persistance des symptômes sous hautes doses de IPP, l'association d'inhibiteur du sphincter inférieur de l'sophage est en évaluation.
Des techniques endoscopiques antireflux sont à l'étude. La chirurgie laparoscopique antireflux peut être une option pour les cas réfractaires ou non observants du traitement IPP au long cours.
Symposium « Acide, reflux et cancer, science et médecine », organisé par AstraZeneca. European Institute of Health Care.
Le site Web de l'institut européen
Pour en savoir plus sur l'European Institute of Healthcare, on peut aller visiter son site sur le Web. On disposera ainsi d'informations sur les objectifs de l'institut, son programme de FMC, les comptes rendus avec les principales diapositives de ses précédentes réunions scientifiques. Des interviews avec les experts sont rapportées, des tests d'évaluation de connaissances sont prévus...
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature