L' ENTREPRISE est un lieu d'émergence de la migraine. C'est, par conséquent, un lieu privilégié pour informer, diagnostiquer et réorienter vers la filière de soins car, actuellement, un migraineux sur deux seulement est pris en charge médicalement. D'où l'idée de mettre en place une action constituée d'un module de sensibilisation, de dépistage et d'un observatoire mettant à contribution la médecine du travail et les salariés.
Le projet NOEMIE (nouvel observatoire épidémiologique migraine initié en entreprise) a débuté au sein de l'équipe de la médecine du travail de l'usine PSA Peugeot Citroën de Rennes-La Janais, qui emploie environ 10 000 personnes. Dans cette entreprise, les consultations spontanées pour céphalées sont de l'ordre de 500 sur 12 000 par an (4 %).
Panneaux, brochures, articles
Sachant que l'un des points faibles de la prise en charge de la migraine en France est l'absence de coordination entre l'approche individuelle, médicale et globale, le projet NOEMIE a combiné une action de communication à l'aide de panneaux d'affichage, de brochures d'informations et d'articles dans le journal interne de l'entreprise à un effort de dépistage et de suivi. Les médecins du travail reçoivent une formation sur le diagnostic de la migraine selon les critères IHS (International Headache Society) et une réglette reprenant les symptômes sous forme d'algorithme. Au-delà de la prévention et du dépistage, ils sont impliqués dans le suivi épidémiologique et le renforcement des liens avec les autres professionnels de santé. Quand le diagnostic de migraine, défini selon les critères de l'IHS, est retenu par le médecin du travail à l'occasion de la visite annuelle ou d'une consultation spontanée pour céphalées, un livret d'information sur la migraine est remis au patient et il lui est proposé de rentrer dans l'observatoire. Le migraineux est alors suivi pendant six mois durant lesquels sont répertoriées les consultations dans le circuit de soin traditionnel, l'agenda des crises, les traitements et la qualité de vie. L'objectif principal de ce suivi (non encore achevé) est de comparer la qualité de vie à l'entrée dans l'étude et six mois après avoir été adressé au médecin traitant, seul habilité à prescrire. La comparaison des questionnaires de qualité de vie portera par conséquent à la fois sur des migraineux déjà pris en charge médicalement et sur les personnes réorientées vers une filière de soin.
Les inclusions, qui se sont déroulées pendant douze mois, ont inclus un total de 142 migraineux, soit une incidence de 6 %. Les premiers patients arrivés à échéance sont très satisfaits de l'initiative.
L'observatoire a également pour objectif de mieux connaître les caractéristiques cliniques et sociologiques des migraineux, d'évaluer l'impact des céphalées sur les capacités professionnelles et d'être informé sur les différentes modalités de prise en charge.
De nombreux facteurs déclenchants
Plusieurs raisons font de l'entreprise un lieu d'émergence de la migraine. La première est plutôt un constat : la migraine touche principalement les « actifs », avec un pic de prévalence entre 30 et 39 ans. La seconde est qu'il s'y trouve de nombreux facteurs déclenchants potentiels : bruits, lumières, odeurs, chaleur, stress, conflits... L'impact de la migraine sur la productivité rend compte des coûts indirects de cette pathologie. On estime ainsi que de 15 à 20 millions de journées de travail sont perdues chaque année.
Conférence de presse GlaxoWellcome au MEDEC.
Migraine on line : www.migraine.glaxowellcome.fr
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