John Lennon trente ans après sa mort

Une vie toujours recommencée

Publié le 19/10/2010
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POUR S’IMMERGER en profondeur dans le courant de cette figure majeure de la culture du XXe siècle,

« John Lennon, une vie » (1) paraît avec un volume à la mesure du personnage souvent contradictoire. Il n’y a pas que la taille de l’ouvrage, quelque h850 pages, qui plaide en sa faveur, mais aussi la compétence du biographe, Philip Norman, qui est déjà l’auteur d’une biographie remarquée des Beatles (ainsi que d’autres consacrées aux Rolling Stones, à Buddy Holly et à Elton John). Et surtout, il est un fan de la première heure qui, en s’appuyant sur son métier de journaliste, a eu tout loisir d’étayer ses connaissances. Un cahier de photos éclaire ce monumental ouvrage qui, au-delà de la personnalité du héros, s’attache à restituer l’air du temps et permet de mieux comprendre pourquoi la marque imprimée à toute une époque par John Lennon demeure indélébile.

Sur le divan.

Tout autre est l’hommage rendu par David Foenkinos dans un livre simplement intitulé « Lennon » (2). L’auteur, du « Potentiel érotique de ma femme », lauréat du prix Roger-Nimier en 2004 , et dernièrement de « la Délicatesse », allonge la pop star sur le divan d’une certaine psy qui a l’heur d’avoir son cabinet dans le même luxueux Dakota Building que lui, si bien qu’« on croira que je descends les poubelles, mais je viendrai vider mon sac ».

Il situe cette période de réflexion au moment où John Lennon s’est retiré de la vie médiatique et n’a plus sorti d’album, à partir de 1975, lorsque Yoko Ono a mis au monde leur fils Sean. Ce qui devait être une parenthèse s’est brutalement terminée par sa mort, sauf dans l’imagination de David Foenkinos, qui restitue les vrais-faux souvenirs d’une vie particulièrement riche et complexe. Et les rêves les plus fulgurants d’un homme dont « une partie de moi-même est persuadée que je suis un pauvre type, et une autre pense que je suis Dieu ».

« Nonsense » & Cie.

Pour retrouver John Lennon tel qu’en lui-même, il faut plonger dans le recueil de textes, poèmes et dessins intitulé « In His Own Write » par l’auteur en 1964 et que d’intrépides traductrices, Rachel Mizrahi et Christiane Rochefort, ont traduit sous le titre « En flagrant délire » (3).

Modèle de nonsense, ces pages sont une collection de libres associations, calembours, métonymies, pastiches d’auteurs célèbres et autres jeux de mots improbables. C’est surprenant, déroutant, en tous les cas intéressant.

(1) Robert Laffont, 860 p., 24,90 euros.

(2) Plon, 236 p., 18 euros.

(3) Robert Laffont, Pavillon Poche, 87 p., 6,90 euros.

M. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8839