LE SECRÉTAIRE général des Nations unies, Ban Ki-moon, a présenté lors d'une réunion de haut niveau son rapport sur l'action internationale contre le sida. Malgré les avancées déjà obtenues et l'augmentation des investissements pour le VIH, qui ont atteint 10 milliards de dollars l'an dernier, l'écart entre les ressources disponibles et les besoins réels ne permet pas l'accès universel, un objectif que s'est fixé la communauté internationale. «Le monde ne pourra pas instaurer l'accès universel à la prévention du VIH, au traitement, aux soins et au soutien psychologique, du fait que le niveau des ressources disponibles pour les programmes dans les pays à revenus faibles et moyens n'a pas augmenté de manière substantielle», a déclaré le secrétaire général. En dépit des progrès, «presque 7000personnes sont infectées inutilement par le VIH chaque jour parce qu'elles ne peuvent profiter d'interventions efficaces pour prévenir la contamination. Il est temps d'agir», a souligné le Dr Peter Piot, directeur exécutif du programme conjoint des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).
Les progrès ne suivent pas le rythme de l'épidémie.
Malgré un nombre de nouvelles infections en baisse et une mortalité liée au sida qui diminue, les progrès réalisés pour accroître l'accès aux services essentiels ne parviennent pas à suivre le rythme d'accroissement de l'épidémie elle-même.
Alors que 1 million de personnes supplémentaires avaient commencé à suivre un traitement antrirétroviral en 2007, 2,5 millions de plus étaient infectées.
Les estimations de l'ONUSIDA, qui évalue à 3 millions le nombre de personnes sous ARV (« le Quotidien » du 3 juin), figurent parmi les raisons d'espérer. Elles sont confirmées par le dernier bilan du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Les projets soutenus et financés par l'organisation ont permis de traiter 1,7 million de personnes, une progression de 59 % par rapport à l'an dernier et qui place le Fonds comme le premier soutien à l'accès aux ARV dans le monde, avec 60 % des 3 millions de personnes traitées dans le monde. Des progrès similaires sont enregistrés dans la lutte contre la tuberculose, première cause de mortalité des personnes infectées par le VIH. Le Fonds a permis de traiter plus de 3,9 millions de personnes. Quant à la lutte contre le paludisme, 59 millions de moustiquaires imprégnées ont été distribuées, de même que 60 millions de traitements. «À mi-chemin de l'échéance de 2015 fixée pour les objectifs du millénaire, nous sommes loin d'une réduction souhaitée de la mortalité liée au sida, à la tuberculose ou au paludisme, mais les résultats entretiennent l'espoir que l'objectif pourrait être atteint si nous continuons à faire progresser et à bien utiliser les ressources», a indiqué Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds. En dehors des traitements, le Fonds à contribué à l'accès au conseil et au dépistage de 46 millions de personnes, au soutien de 2,8 millions d'orphelins du sida, tandis que 65 millions de personnes ont bénéficié d'un service communautaire et que 7,6 millions d'agents de santé ont reçu une formation.
Le Fonds intervient dans 136 pays et va lancer le neuvième round de propositions de projets en octobre 2008.
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