LANCÉ EN 2001, le plan stratégique de réduction de la mortalité et d'élimination de la rougeole mis en place par l'OMS, l'Unicef, la Croix-Rouge américaine, la Fondation des Nations unies et les CDC (Centers for Disease Control and Prevention), est sur le point d'atteindre ses objectifs. La stratégie vise à assurer une couverture vaccinale d'au moins 90 % dans chaque district grâce à des programmes de vaccination systématique (première dose à partir de 9 mois). Des campagnes supplémentaires sont organisées tous les trois à quatre ans, pour garantir que tout enfant âgé de 9 mois à 14 ans ait une « seconde chance » de se faire vacciner contre la rougeole. Le dispositif devait permettre de réduire de moitié la mortalité due à la rougeole d'ici à la fin 2005.
« Les pays sont dans les temps », ont annoncé l'OMS et l'Unicef. Le nombre de décès a baissé de 39 %, passant de 873 000 en 1999 à 530 000 en 2003. Les résultats sont d'autant plus encourageants que l'Afrique, région où la charge de morbidité est la plus élevée, est aussi celle où la plus forte baisse a été enregistrée : 46 % selon les estimations.
« Des progrès de cette ampleur sont remarquables », a déclaré le Dr Lee Jong-wook, directeur général de l'OMS. Toutefois, il espère « que, avec l'engagement accru des gouvernements et la poursuite de l'aide internationale, il sera possible d'en faire beaucoup plus ».
350 millions d'enfants vaccinés.
Les efforts des gouvernements qui se sont appliqués à suivre la stratégie OMS/Unicef portent leurs fruits : plus de 350 millions d'enfants ont été vaccinés contre la rougeole dans le monde entre 1999 et 2003. Les fonds alloués par l'initiative, 144 millions de dollars, ont permis de vacciner 150 millions d'entre eux. Coût/efficace (le vaccin est à moins de 1 dollar), la stratégie doit être maintenue afin de protéger les millions d'enfants qui continuent à être exposés au risque de rougeole, surtout dans les pays à faible revenu. Chaque année, on recense 130 millions de naissances dans le monde et « nous devons vacciner chacun de ces enfants contre la rougeole », insiste le Dr Lee.
L'expérience acquise dans la lutte contre la rougeole peut être utilisée pour d'autres maladies, d'autant que des postes budgétaires vont être libérés. « Nous avons désormais la possibilité de reproduire le modèle pour lutter contre d'autres causes de mortalité infantile, la paludisme, par exemple », se réjouit la directrice de l'Unicef, Carol Bellamy. La campagne historique qui s'est déroulée au Togo, à la fin de l'année 2004, est un bon exemple. Grâce à quatre interventions simultanées, 95 % des enfants togolais de moins de 5 ans ont été vaccinés contre la rougeole et la poliomyélite ont reçu des moustiquaires contre le paludisme et des comprimés contre les vers intestinaux.
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