PARMI LES CONTRôLES effectués en 2006 par l'AFLD, 3,7 %, soit 295 échantillons, contenaient des substances interdites. Avec un nombre de contrôles proche de celui de l'an passé (8 619 contre 8 805 en 2005, dont 8 552 prélèvements urinaires et 67 prélèvements sanguins), ce score de la triche poursuit le mouvement à la baisse amorcé en 2002, année où il avait atteint le pic de 6,8 %. Le président de l'agence antidopage, Pierre Bordry, se garde toutefois de décerner un satisfecit aux sportifs contrôlés. «Il est difficile, analyse-t-il, de quantifier la part respective tenant à la diminution de l'importance des conduites dopantes, ou à la moindre capacité des contrôles à les identifier, même si l'augmentation de la proportion de contrôles hors compétition et l'introduction d'un seuil de détection des corticoïdes en constituent des facteurs explicatifs possibles.»
Le rapport annuel de l'AFLD, le premier qu'elle publie depuis sa création (opérée par la loi du 5 avril 2006), s'inscrit dans la continuité des contrôles effectués par son devancier, le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD). Comme le souligne Roselyne Bachelot dans l'entretien accordé au « Quotidien », c'est le cyclisme qui continue à faire l'objet du plus grand nombre des investigations, devant le football et l'athlétisme.
Les sportives sont nettement moins contrôlées que leurs homologues masculins (25 % des opérations), soit une proportion inférieure à celle des femmes dans le milieu sportif (elles sont 34 % des adhérents de l'ensemble des fédérations).
C'est lors des compétitions régionales qu'est relevé le plus fort taux de positifs (6,4 %), alors que ce score atteint 4,1 % dans les rencontres internationales et 3,7 % lors des épreuves nationales.
Même si l'écart entre le nombre des contrôles inopinés (5 089) et non inopinés (3 463) s'est réduit par rapport à 2005, la proportion des premiers reste très majoritaire (59 % contre 41 %), avec un taux de positivité à 3,6 %, paradoxalement un peu inférieur à celui enregistré quand les sportifs sont prévenus des contrôles.
Les cannabinoïdes, premières substances interdites.
Au hit-parade des substances les plus fréquemment détectées, le cannabis (24 %) vient devant les bêta 2-agonistes (23 %) et les glucocorticoïdes (22,1 %). Le rapport souligne, au sujet de ces dernières, que la fréquence de leur détection a nettement augmenté en 2006, passant de 14 à 22,1 % alors qu'elle avait sérieusement baissé en 2005 par rapport à 2004, plongeant de 34 à 14 %. C'est la conséquence, selon l'agence, de la mise en place par l'Agence mondiale antidopage d'un seuil de positivité de 30 nanogrammes par millilitre pour cette substance.
Au chapitre de la recherche en médecine du sport et de la lutte contre le dopage, l'AFLD poursuit les travaux engagés par le CPLD sur « la détection de la prise de stimulants de l'érythropoïèse via des changements de l'expression des gènes» et «le profil métabolique des sports». Menée en partenariat avec la Fédération française de cyclisme et l'INRA (Institut national de recherche agronomique), cette dernière recherche pourrait déboucher sur des applications pratiques rapides, dans le cadre de l'expérimentation du passeport sanguin que Roselyne Bachelot annonce au « Quotidien » pour le début 2008, à titre expérimental.
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