Après la néphropathie diabétique

L’olmésartan à l’étude dans l’athérosclérose

Publié le 06/12/2006
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L’INTERET de la lutte contre l’HTA est maintenant bien établi et il y a pour cela des chiffres qui parlent : - 5 mmHg de PAD, c’est 40 % d’AVC en moins. La dernière classe thérapeutique apparue, celle des sartans, séduit par sa tolérance.

Mais tous les sartans se valent-ils, se demandait le Dr Jean-Michel Halimi (Tours) lors du 18e Congrès du Cncf (1). Il est revenu sur les objectifs clé : efficacité bien sûr, avec pour conséquences directes la protection des organes cibles et la diminution de morbimortalité. Ainsi, certains sartans peuvent-ils être plus efficaces que d’autres, grâce à une affinité supérieure, une action plus rapide ou prolongée et une dose utilisée plus efficace. Des travaux ont montré notamment la supériorité de l’olmésartan sur le losartan, le valsartan, l’irbésartan et le candésartan. L’olmésartan permettrait par son action prolongée un meilleur contrôle sur les dernières heures souvent fatidiques du petit matin.

Association sartan-diurétique.

Pour autant, moins de 30 % des patients atteignent la cible thérapeutique de l’HAS (2), lâche le Dr Gérard Jullien (Marseille) : moins de 140/90 mmHg et 130/80 en cas de diabète ou d’insuffisance rénale. Lorsque la polythérapie est nécessaire, l’association sartan-diurétique tient une bonne place dans les recommandations et reste souple d’emploi pour le prescripteur, avec ses deux associations disponibles : 20 mg de sartan + 12,5 ou 25 mg d’hydrochlorotiazide. Au-delà du contrôle tensionnel amélioré (80 % à 90 % de répondeurs selon les études), le Dr Pierre Attali (Strasbourg) a montré que les sartans apportent un bénéfice supplémentaire, indépendant du contrôle tensionnel proprement dit, en particulier en cas de néphropathie diabétique au stade de microalbuminurie. A ce sujet, ROADMAP est la première étude de prévention primaire visant à évaluer l’action de l’olmésartan versus placebo avant le stade de microalbuminurie chez des diabétiques de type II à risque. Quatre mille quatre cents patients seront suivis pendant 5 ans et les résultats sont attendus en 2012. ORIENT, une autre étude comparable (400 patients suivis pendant 4 ans), visera les patients diabétiques avec néphropathie avérée (olmésartan versus placebo). Enfin, la molécule a fait l’objet de plusieurs travaux expérimentaux intéressants dans la prévention de l’athérosclérose. L’étude EUTOPIA a montré chez l’hypertendu traité une réduction des marqueurs très sensibles de l’inflammation vasculaire, alors qu’on sait que dysfonction endothéliale et inflammation vasculaire sont les premières étapes de la genèse de l’athérosclérose. On entrevoit donc un espoir d’action sur le continuum de la maladie vasculaire dont l’étape ultime est l’athérosclérose.

Symposium organisé par le Laboratoire Ménarini. Congrès du Cncf, 20-10-2006, Nantes.
(1) Collège national des cardiologues français, Nantes, 20-10-2006.
(2) Haute Autorité de santé.

> Dr BERTRAND DEMANGEON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8067