LA PREUVE de l'intérêt de la rééducation par ergothérapie (utilisation du travail physique ou manuel) dans les suites d'un AVC est largement faite. Pourtant, la moitié des personnes survivant six mois après l'accident sont dépendantes de l'assistance d'une tierce personne dans leur vie courante.
Quand on étudie de plus près, à partir des différentes études, les résultats de rééducations réalisées à domicile, de meilleurs résultats apparaissent par rapport à des rééducations de routine, fondées sur le fonctionnement des membres et du corps. Les sujets maintenus chez eux et rééduqués à la maison sont, en moyenne et à terme, plus indépendants dans la réalisation de leurs activités quotidiennes.
Ces travaux recouvrent un groupe hétérogène d'interventions : physiothérapie, ergothérapie, travail avec des équipes multidisciplinaires axé sur l'amélioration dans un type de déficit.
Ces différents types d'interventions peuvent avoir des effets distincts. C'est ce que montre l'étude publiée par Lynn Legg (Glasgow) et coll. à propos de l'ergothérapie axée sur les activités de la vie courante. Par ces termes, il faut comprendre : «Les activités de tous les jours, nécessaires à la vie et qui incluent ces tâches que chacun exécute chaque jour de sa vie pour se maintenir en bon état, telles que l'alimentation, l'habillement, la toilette, l'entretien ménager, le transport et la mobilité, en général.»
Ces auteurs ont conduit une revue systématique d'études réalisées à partir de données du registre du Cochrane Stroke Group Trial.
Neuf travaux randomisés contrôlés, comprenant 1 258 participants, ont répondu aux critères d'inclusion, avec notamment l'étude d'une réhabilitation axée sur les activités quotidiennes : préparer son repas, utiliser le téléphone, organiser les loisirs, sortir pour faire des courses, etc. Les effets sont évalués au moyen d'une cotation par scores de performance dans différents domaines du fonctionnement quotidien.
Les scores de performance sont accrus.
Les résultats montrent une différence significative en faveur des réhabilitations orientées sur la vie quotidienne. Les scores de performance sont accrus, avec une différence moyenne significative (0,18, p = 0,01), marquée par le fait que les sujets qui ont bénéficié de l'ergothérapie fondée sur les activités de la vie courante ont un risque réduit d'évolution péjorative (décès, détérioration, dépendance). L'odds ratio d'évolution péjorative est de 0,67, soit une réduction de plus d'un tiers du risque de suites morbides.
«Pour 100 personnes qui ont eu un AVC, on épargne une évolution péjorative chez 11 d'entre elles par une rééducation axée sur les fonctionnalités personnelles de leur vie courante», concluent les auteurs.
« British Medical Journal », édition en ligne.
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