Le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, estime que « le système actuel d'une gestion étatisée de la Sécurité sociale est devenu ingérable », et a souligné de nouveau la nécessité d'une réforme dans laquelle le patient et le médecin passeront des contrats « avec l'opérateur de soins » qu'ils auront choisi.
« Nos propositions seront mises en débat, car le système actuel aujourd'hui est devenu ingérable, et la démocratie française n'échappera pas à la nécessité de se mettre sur ce dossier », a ainsi affirmé le patron des patrons au Grand Jury RTL - « le Monde » - LCI. Il a ajouté : « Mais si on n'en veut pas, et comme nous n'y sommes plus (à la Sécu, NDLR), la France aura le système de santé qu'elle peut. » Le patron du Medef a ainsi clairement laissé entendre qu'il n'était plus question pour le patronat de reprendre sa place au conseil d'administration des caisses.
Ernest-Antoine Seillière a en effet précisé que le Medef n'était « pas demandeur de responsabilités directes dans ce domaine », ajoutant : « Ce n'est pas l'objectif. Les entrepreneurs, pas plus que les syndicats, ne connaissent grand-chose aux questions de santé. » Le Medef propose en revanche un système de Sécurité sociale dans lequel « les prestations données aux Français seront contenues dans un panier de soins défini par le Parlement » et financé « non pas par les entreprises, mais, comme la CSG, par l'ensemble de la population» , selon M. Seillière.
« Chacun recevra par capitation une certaine somme pour s'affilier quelque part. Et c'est là que nous proposons le choix entre la Sécurité sociale telle qu'elle est aujourd'hui, les caisses d'assurance-maladie, les mutuelles ou des opérateurs privés », a-t-il expliqué.
« L'avantage de notre système, c'est qu'au lieu d'être soumis à un état de choses qui fait qu'aujourd'hui tous les généralistes sont en grève et demandent à discuter directement avec M. Jospin du prix de la consultation, les Français diront s'ils veulent ou non » d'un tel système, a poursuivi M. Seillière.
« Ainsi, le médecin furieux aujourd'hui de la manière dont on fait fonctionner sa profession négociera avec une mutuelle, avec une caisse de maladie ou avec un privé, la manière dont il exercera son métier », a conclu Ernest-Antoine Seillière.
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