La réforme du premier cycle des études médicales, décidée depuis mai 2000, a progressé avec l'installation d'une commission pédagogique nationale. Son rôle : faire des propositions au gouvernement, pour que se mette en place au plus vite la première année de formation commune aux professions de santé (chirurgien-dentiste, masseur-kinésithérapeute, pharmacien, sage-femme, médecin, orthophoniste, etc.).
Toutefois, aucune date n'a été avancée pour la mise en place concrète de cette réforme. « La première promotion verra peut-être le jour à la rentrée prochaine, mais rien n'est sûr », déclare, prudent, le président de la commission Bernard Belloc, par ailleurs vice-président de la conférence des présidents d'université.
L'objectif de cette réforme est double : éviter le gâchis en fin de PCEM1 (sans toutefois toucher au numerus clausus), et mettre fin au bachotage et à l'isolement des étudiants alors qu'on attend d'eux d'être capables de travailler en équipe. Dans cette optique, Jack Lang réaffirme la nécessité de « préparer les futures collaborations entre les différents professionnels de santé ».
Concrètement, cette première année nouvelle formule comportera, outre les enseignements communs (biologie, sciences humaines et sociales), une présentation des différents métiers de la santé. « L'objectif est clair, explique Jack Lang. Il s'agit de permettre à chaque étudiant de choisir son projet professionnel en fonction de ses goûts et de ses performances. » Les étudiants devront choisir en cours d'année une des filières prévues, chacune comportant des enseignements optionnels spécifiques et décider à quel concours ils veulent se présenter (ils pourront en présenter plusieurs puisqu'à chaque filière correspondra un concours propre, sans hiérarchie entre les uns et les autres).
Redoublement impossible
Autre nouveauté : le redoublement est désormais interdit. Si un étudiant rate le concours permettant d'entrer en deuxième année de médecine, il ne pourra pas le représenter. Mais il pourra, l'année suivante, présenter un autre concours. Des passerelles semi-tardives entre les filières sont également prévues (probablement à bac +3).
La réforme de la première année des études de santé s'inscrit dans une réforme plus vaste des études médicales, rappelle Bernard Kouchner. Depuis l'arrêté du 10 octobre 2000, la deuxième partie du cycle des études médicales (DCEM4, 5 et 6) porte sur des grands thèmes transversaux (l'inflammation, le cancer, l'épidémiologie, le handicap...) et non seulement sur des spécialités d'organes.
De nouveaux thèmes sont intégrés au programme, tels que la prévention, l'économie de la santé, les infections nosocomiales, l'éthique, le juridique et les conduites addictives. Par ailleurs, le contrôle des connaissances se fait désormais par examen oral, pour tester la capacité des futurs médecins à s'exprimer clairement. Enfin, fait nouveau, un diplôme de fin de 1er et 2e cycle est délivré en fin de sixième année.
Une autre réforme d'importance concerne la création d'un DES de médecine générale, prévue pour 2004. Désormais, tous les étudiants souhaitant poursuivre un 3e cycle d'études médicales (spécialistes et généralistes) devront se présenter au concours d'internat. Ils choisiront, par ordre de classement, la spécialité et le CHU dans lequel ils souhaitent poursuivre leur formation. Le choix de la médecine générale sera donc un vrai choix, souligne Bernard Kouchner, et non plus une orientation par l'échec.
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