LANCÉE EN 2005 par l'Organisation mondiale de la santé dans 9 pays européens, la Semaine nationale de la vaccination est relayée cette année, du 16 au 22 avril, dans 24 pays, qui représentent 57 % de la population de la région européenne de l'OMS. Une région dans laquelle plus de 500 000 enfants sont encore non protégés contre les maladies évitables par la vaccination. Le bureau de l'OMS pour l'Europe, qui coordonne les actions de cette semaine d'information et de promotion, souligne que les taux de couverture vaccinale varient beaucoup entre les pays et même à l'intérieur d'un même pays.
L'une des préoccupations principales est la rougeole, qui se répand de pays en pays et, pour la seule année 2006, a touché l'Albanie, l'Allemagne, l'Autriche, l'Azerbaïdjan, le Belarus, le Danemark, la Grande-Bretagne, la Grèce, l'Italie, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Suède, l'Ukraine. L'élimination de la rougeole et de la rubéole à l'horizon 2010 est un objectif accepté par tous les Etats membres. Mais bien que le vaccin antirougeole soit accessible depuis plus de quarante ans, 55 500 cas ont encore été enregistrés dans la région européenne l'an dernier.
Autre souci, la menace de la réapparition de pathologies éliminées à grand mal : si la polio a été éradiquée en Europe en 2002, «sauvant 5millions de personne de la paralysie», le risque d'importer la maladie est en augmentation.
Mieux comprendre.
En France, la protection collective apparaît de même non satisfaisante dans certains départements et/ou pour certains vaccins. Pour favoriser la diffusion d'informations, ce sont les actions de proximité qui sont privilégiées. Sous l'impulsion et la coordination de l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), cinq régions (groupements régionaux de santé publique) qui ont fait des vaccinations un axe prioritaire de leur politique de santé publique vont organiser des actions toute la semaine : Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Auvergne et Franche-Comté. Elles comptent 22 millions d'habitants, soit 40 % de la population française. L'objectif est de favoriser une meilleure compréhension de la protection vaccinale, «au moment où le calendrier vaccinal se complexifie».
L'Ile-de-France, outre des insertions presse, veut impliquer les soignants : les professionnels de santé ont reçu une lettre et une affiche pour leur cabinet. Le 18 avril, un colloque aura lieu à Paris. Il sera consacré aux vaccinations de l'adulte jeune (coqueluche, diphtérie, tétanos, polio, rubéole et rougeole), qui est le thème sur lequel la région souhaite plus particulièrement insister (voir encadré). Et une sensibilisation à la vaccination contre l'hépatite B, pour les populations les plus exposées à ce risque, sera relayée par les associations concernées.
Paca s'adresse de même aux professionnels de santé (courrier aux généralistes et aux pédiatres, affiches pour les cabinets médicaux, les services de PMI) ainsi qu'au grand public, via des spots radio incitant au dialogue avec le médecin traitant et une annonce dans la presse quotidienne régionale. Le Languedoc-Roussillon propose aux professionnels de commander des documents de l'Inpes à remettre à leurs patients et un séminaire sur la vaccination. La région Auvergne présente, jusqu'au 15 mai, l'exposition « Planète vaccination » (Crdc, Clermont-Ferrand) et organise, le 18 avril, un après-midi rencontres-informations avec des experts. Enfin, la Franche-Comté communique vers le grand public par une affiche, un encart dans la presse et des spots radio (ROR, diphtérie-tétanos-polio, vaccins voyageurs et coqueluche). Les médecins recevront le document Inpes « Vaccination, outils d'éducation du patient destiné aux professionnels de santé », et les pharmaciens un dépliant à remettre à leurs clients ; les centres de santé infirmiers recevront la brochure de l'Urcam « Questions-réponses sur la vaccination ».
www.semainedelavaccination.fr.
Une conférence-débat le 25 avril
Le club Business & Santé en Europe (Essec Healthcare Business Club) propose le 25 avril, à 19 heures, à Paris (AéroClub de France), une conférence-débat intitulée « Les vaccins en Europe : un nouvel Eldorado ? ». Elle est organisée en collaboration avec l'EVM (European Vaccine Manufacturers) et le Leem et avec la participation des leaders industriels du vaccin, GSK, sanofi-Pasteur, MSD et Wyeth.
Inscriptions : http://essecnet.alumni.essec.fr, dbouteloup@essecmde.com, tél. 01.56.91.20.21.
Les recommandations pour les jeunes adultes
– Coqueluche : vaccination avec un vaccin dTCaPolio de tout adulte répondant aux indications du vaccin coquelucheux acellulaire (adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou les années à venir et qui n'ont pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années ; à l'occasion d'une grossesse, pour le père et les enfants qui ne sont pas à jour de leur vaccination et, pour la mère, le plus tôt possible après l'accouchement).
– Diphtérie : rappel avec un vaccin contenant une dose d'anatoxine diphtérique tous les dix ans.
– Poliomyélite : rappel tous les dix ans avec un vaccin contenant une dose d'anatoxine diphtérique.
– Rougeole : personnes âgées de 15 à 26 ans (nées entre 1980 et 1992) n'ayant jamais été vaccinées, avec un vaccin trivalent (ROR), en s'assurant de l'absence d'une grossesse et en évitant toute grossesse dans les deux mois suivant la vaccination.
– Rubéole : jeunes femmes nées après 1980, en âge de procréer, n'ayant jamais été vaccinées, avec une dose de vaccin trivalent ROR (pas de grossesse, ni dans les deux mois suivants) ; femmes en âge de procréer nées avant 1980 et non vaccinées ; femmes enceintes dont la sérologie prénatale est négative ou inconnue (la vaccination sera pratiquée immédiatement après l'accouchement).
– Tétanos : rappel tous les dix ans.
Calendrier vaccinal 2006 (« BEH » 29-30/2006).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature